« Partis pour toujours et sans jamais laisser d’adresse : les êtres qui naissent depuis un quart de siècle sous les doigts de Fanny Ferré ont définitivement adopté la grâce énigmatique des nomades.
Façonnées comme par le vent, leurs silhouettes puissantes mais gracieuses, nimbées de longues chevelures et de rares oripeaux, n’en finissent pas de prendre le large.
Toutes définissent la condition humaine tel un désir inassouvi d’ailleurs, sempiternellement dynamique.
Ils ne fuient pas. Ils cheminent.
« Je cherche à ce que les personnages dégagent la vie » dit-elle.
Les êtres élancés qu’elle façonne à bras le corps mangent avec leurs doigts et vont nus pieds. Moins par souci de misère que par besoin de liberté : ils célèbrent les mouvements sans entraves et les moments sensuels, embaument le fruit sauvage, le pain chaud et le torrent d’altitude.
Ils empoignent une charrette à bras, montent un cheval à cru.
Allégorie de l’initiation ou de la protection, chacun de leurs gestes et des objets dont ils sont munis parait nécessaire, mais s’avère poétique.
La fine terre chamottée employée par Fanny Ferré semble davantage pétrie de la poussière des étoiles que celle des bas-côtés.
Françoise MONNIN
Critique d’art – Rédactrice en chef de la
revue ARTENSION
Informations pratiques
Entrée libre de 15h à 19h tous les jours sauf le lundi