Franta est une figure majeure de l’expressionnisme.
Son œuvre est présente dans les collections de plus de 40 musées dans le monde, un musée lui est entièrement dédié dans sa ville natale de Třebíč, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, en république tchèque.
Il fait sans conteste partie des grands de ce siècle.
« La condition humaine est le « tourment majeur de Franta », selon l’expression de Thomas M. Messer, directeur du musée Guggenheim de New York, aussi bien dans les toiles des années 60, marquées par l’obsession du broyage de l’être dans les rouages de l’organisation technicienne, que dans les œuvres des années 80-90, suscitées par la rencontre de l’artiste avec l’Afrique noire.
Le peuple Masaïs en particulier, lui a inspiré de très belles variations sur le thème de la présence du corps dans la peinture, sans que soit écartée pour autant une inquiétude latente ».
Larousse Universel
« Franta fut cruellement séparé de son pays et des siens pendant dix-sept ans.
Et même si les attentes ne correspondaient pas toujours aux réalités françaises, du moins la liberté était-elle là.
Ainsi Franta est-il relié à cette cohorte de prédécesseurs et de successeurs, dans un
continuum de l’exil ou du séjour en France, qui commence au XIXe siècle et se poursuit
jusqu’à nos jours dans une Europe désormais ouverte.
Mais il représente une voix tout-à-fait singulière en raison d’héritages artistiques qui, précisément, ne sont pas forcément français, même si Georges Rouault ne lui est pas étranger.
La force expressionniste de son œuvre qui rappelle entre autres Soutine et Bacon, l’omniprésence de la chair humaine, torturée, informe, enfermée, mais aussi libérée dans sa dimension africaine, ce bouleversement des chairs anonymes synonymes de malheur du monde et de mort, et cette rédemption des corps à nouveau individualisés et aimants, tout cela transcende les frontières
En chassant l’indifférence du spectateur et en le convoquant à regarder en face la
condition humaine, Franta nous prend aux tripes.
Il est plus proche de Rodin que de Falguière.
Et au-delà d’une spécificité irréductible, s’il fallait lui trouver une filiation tchèque, c’est peut-être du côté de Jan Bauch qu’il faudrait chercher, lui aussi peintre-sculpteur qui ne concédait rien à la facilité et fut fasciné par l’œuvre et la sombre figure du poète Villon».
Antoine Marès, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (2018)
extrait du catalogue de l’exposition
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