Depuis 2015, l’Ecole des Beaux-arts de Paris et la Tokyo University of the Arts se sont associées autour de la question de la pratique sociale de l’art.
Fait de recherches individuelles, collectives et de rencontres dans les deux pays, ce projet débouche sur une exposition de fin de résidence.
Si pour la première session, les étudiants en dernière année de scolarité ont présenté le fruit de leur travail autour du thème « la Nature et moi » dans leur ville d’accueil, Tōkamachi, en 2016 le domaine national de Chambord a accueilli les jeunes artistes qui expose actuellement dans le château.

En 2016, autre session, autres étudiants et autre thème : l’Invisible…
Et si l’art a une fonction sociale, n’y a t-il pas de plus bel et de plus fondamental enjeu pour l’artiste que d’éveiller chacun à la présence de l’invisible, à ces puissances dormantes qui peuvent tout aussi bien être menaçantes (comme le risque nucléaire ou le risque d’attentat), que des portes vers l’imaginaire et la fantaisie et le début de toutes les histoires ?
Fantômes, esprits, anges qui hantent nos existences, doublure du monde qui se trame dans la latence de la visibilité, l’invisible relève également de la dimension sacrée qui construit les sociétés dans leur identité la plus propre.
Pour les 16 étudiants, un tel questionnement s’est appuyé sur une démarche comparatiste entre le Japon et la France sur des points de compréhension aussi bien linguistiques, artistiques qu’historiques.

Enfin, l’invisible est un enjeu, une question, un défi pour les arts plastiques qui se construisent entièrement dans le visible. Comment représenter l’invisible pour l’artiste et comment voir l’invisible pour le spectateur ? Mais le paradoxe n’est peut-être pas si grand : la visée de l’art n’est-elle pas toujours de nous ouvrir à une communication affective au-delà de la matérialité des images et des objets ?

Les étudiants franco-japonais en résidence à Chambord étaient encadrés par deux enseignants japonais (les artistes Tsuyoshi Ozawa et Shinji Ohmaki) et deux enseignants français (Jean-Michel Alberola et Clélia Zernik).
Après avoir préparé le projet dans leurs écoles respectives puis avoir été accueillis deux semaines dans l’établissement partenaire, ils ont travaillé à Chambord autour du thème choisi du 22 novembre au 14 décembre 2016.

L’exposition de fin de résidence est présentée au second étage du château jusqu’au 19 février 2017.

Un catalogue produit par l’École des Beaux-arts de Paris sera édité en mars 2017.

Exposition autour du thème de l’Invisible
Du 15 décembre 2016 au 19 février 2017
2e étage du château
Sans supplément au droit de visite
Informations : +33 (0)2 54 50 40 20 / culture@chambord.org

Ce projet est conçu par Les Beaux-Arts de Paris en partenariat avec Gedai, Université des Beaux-Arts de Tokyo et le domaine national de Chambord, avec le soutien de la Fondation Carmignac et Lupicia.