Sabrina Sinigaglia-Amadio, Jérémy Sinigaglia, Deps, Questions de culture, septembre 2017, 224 p., 12 €
De l’idéal romantique de la vie de bohème à la réalité, comment la vie d’un artiste s’organise-t-elle ? Les artistes ne sont-elles ou ne sont-ils soumis à nulle autre contrainte que celle qu’ils s’imposent ? Les professions artistiques ont la réputation d’être des lieux d’épanouissement personnel et professionnel, des métiers dans lesquels il est possible de « prendre le temps », de se consacrer à ses activités propres de travail. Pour autant, la plupart des artistes s’imposent un rythme de travail, des horaires réguliers de jour ou de nuit, un ensemble de routines qui structurent leurs journées. Comment s’organisent le temps de création, celui de l’administration de l’activité artistique, le temps consacré à des activités secondaires alimentaires et les temps sociaux des artistes ? Ces différentes temporalités sont-elles propres à une profession ? Pour le savoir, l’ouvrage étudie la population des musicien·nes, majoritairement intermittent·es du spectacle, et celle des plasticien·nes, pour l’essentiel indépendant·es et s’efforce d’identifier ce qui les rapproche et ce qui les distingue dans les configurations temporelles. Cet ouvrage, né d’un travail de recherche de deux sociologues, apporte des éléments inédits sur deux populations artistiques et permet de mieux comprendre les enjeux qui leur sont propres, dans un contexte d’accentuation de la flexibilité et de la précarité des artistes.
Le sommaire et l’introduction sont téléchargeables.