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19 septembre 2017

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Culture et handicap : une exigence démocratique, rapport 2017

Fichiers liés :

Nicole Duranton, Brigitte Gonthier-Maurin, sénateurs, Rapport d’information fait au nom de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat par le groupe de travail « Culture et handicap », 2017, 74 p.

Dix ans après l’entrée en vigueur de la loi « handicap » du 11 février 2005, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a souhaité faire le point sur la participation des personnes handicapées à la vie culturelle. Après avoir organisé, en mai 2015, une table-ronde consacrée à l’accessibilité des équipements et contenus culturels, elle a constitué en son sein un groupe de travail chargé d’examiner la question de l’accès des personnes en situation de handicap à la création et à la pratique artistique et culturelle. Au terme de plusieurs mois de travaux, il constate que si l’impératif d’accès à la culture est reconnu en droit, l’égalité d’accès est encore incomplète sur le terrain. Portés par la conviction qu’il s’agit d’une véritable exigence démocratique, ses co rapporteurs, formulent une vingtaine de propositions afin que les personnes en situation de handicap soient des acteurs de la culture à part entière.
Le rapport est téléchargeable.

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Culture, droit et handicap

Florence Faberon et Stéphanie Urdician (dir.), Presses Universitaires d’Aix-Marseille, 2017, 15 €

Notre appréhension du handicap s’est singulièrement transformée comme en témoignent tant le vocabulaire que les politiques publiques. La volonté est de mettre l’accent sur la potentialité des personnes reconnues comme titulaires de droits ainsi que sur la fonction déterminante de l’environnement social. Il convient par une approche globale de favoriser l’insertion dans un ensemble social et de favoriser l’expression de choix eu égard à la construction d’un projet de vie. Choisir, participer et accéder, n’être ni rejeté ni refusé, c’est pouvoir prétendre à toutes les dimensions de la vie et pas seulement à des aides financières ou des politiques de compensation. Dans cet ensemble, la culture ne peut que prendre une place cruciale. La culture est à l’évidence une dimension qui nous construit, un facteur de rencontres et d’épanouissement, qui nous ouvre le monde. Elle nous donne des clés pour accéder à notre environnement, pour trouver notre place dans le présent et se projeter dans l’avenir. La culture n’est pas un supplément accessoire auquel il est possible de penser quand on a pourvu à d’autres besoins. Elle est partie prenante de la multidimensionnalité des êtres. Elle constitue l’une des sécurités de l’existence et un moyen d’exister pleinement. Le droit, qui désormais la reconnaît, ne s’y trompe pas et les politiques publiques l’intègrent en cherchant à lui donner un contenu pour tous, sans discrimination. Elle peut se révéler autant un vecteur d’insertion professionnelle qu’un moyen d’insertion sociale. La culture peut se révéler lieu d’insertion et permettre de trouver des ressorts pour surmonter des situations de handicap. Elle peut aussi être un puissant facteur de changement des regards eu égard à la différence, par exemple en intégrant le handicap dans son œuvre créatrice. Reconnue comme droit, la culture peut permettre d’assurer une insertion réussie pour les personnes. Il lui reste à être vécue effectivement par les personnes.

Le sommaire est téléchargeable.