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3 septembre 2014

Coopérative Artefacts | Les artistes choisissent le salariat

Artefacts fait partie du réseau Coopérer pour entreprendre qui regroupe les coopératives d’activité et d’emploi (CAE) en France. Seulement 3 d’entre elles sont spécialisées dans le domaine des arts et de la culture. 4 artistes de la CAE Orléans-Tours nous expliquent pourquoi ils ont choisi de devenir salariés d’Artefacts.

À lire sur l’AAARevue : Artefacts, coopérer pour développer son activité

Des artistes « multi-médium »

Qu’ils sortent des Beaux-Arts, d’une école de cinéma ou qu’ils soient autodidactes, les artistes d’Artefacts démontrent qu’ils ont plusieurs cordes à leur arc. À la question « Quelle est ton activité ? » il est difficile d’obtenir une réponse qui tient en une phrase.

« Je suis une artiste multi-médium » exprime fièrement Paula Velez, après avoir un peu insisté pour lui extraire un mot qui puisse la définir. Dans ces termes, leur plus grande difficulté est de se plier en quatre pour rentrer dans une case. Les statuts d’auto-entrepreneur ou d’intermittent les ont déçus car ils ne leur permettaient pas de réunir toutes leurs activités sous un même statut.

Ils sont artistes, artisans, formateurs et techniciens à la fois. Olivier Heinry fait partie de ceux là et constate la difficulté de pratiquer toutes ses activités. « La façon dont les législateurs ont enfermé la définition d’un intermittent, m’obligeait à ne travailler que dans le spectacle vivant » explique-t-il. Comme pour d’autres, Artefacts est « la bonne réponse » pour sa vie d’artiste, lui offrant l’indépendance qu’il désirait.

De Nantes à Bruxelles

Sans une ombre de naïveté, Paula Velez, colombienne, n’a pas cru bon de se présenter au pôle emploi comme on avait pu lui conseiller. « Ça me faisait perdre du temps de faire la queue pour qu’on essaye de m’encadrer. C’était impossible, vu que je ne savais déjà pas comment me définir » raconte l’artiste multi-médium, pour qui la coopérative Artefacts s’est imposée comme une évidence, même si elle travaille à Paris.

Trois CAE culturelles et artistiques sont implantées entre Tours, Orléans, Paris et Strasbourg. Certainement trop peu lorsque l’on sait qu’elles attirent bien au-delà de leurs frontières. Certains viennent de Nantes ou de Bruxelles pour se salarier à Artefacts.

Olivier Heinry, domicilié à Nantes, trouve que « ça avait plus de sens que d’aller chercher une CAE générique sans connaissance du domaine culturel, qui n’aurait pas connu les problématiques des droits d’auteur ou de la culture libre qui sont très fortes à Artefacts ». Et puis il connaît bien Emmanuel Doudat qui est à l’origine du projet. À l’époque, il dirigeait Labomedia à Orléans, pôle culturel dédié aux arts numériques, avant de devenir directeur de la CAE. Pour la majorité des entrepreneurs salariés, ce sont de premières collaborations avec Labomedia et le bouche à oreille qui les ont amenés ici.

Si l’antenne tourangelle est née de la volonté de se rapprocher des usagers d’Artefacts, ceux qui restent éloignés n’en souffrent par pour autant. Le réseau fonctionne, et les collaborations entre entrepreneurs salariés se développent, comme en témoignent les 4 artistes que nous avons rencontré.

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Sophie Mourrat | Photographe | Tours : « Le gros inconvénient, c’est que je deviens assujettie à la TVA. Et la TVA c’est 20%. Ça fait mal. »

Sophie Mourrat est photographe. En reconversion professionnelle, elle choisit le statut d’auto-entrepreneur avant d’adopter Artefacts qui lui propose le salariat.
Plus d’infos :www.sophiemourrat.fr/

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Sengthe Vanh Bouapha | artiste-plasticien | Orléans : « J’espère qu’on va se positionner dans les référents régionaux au plan artistique et culturel. Parce que je pense qu’il y a ce qu’il faut à Artefacts »

À la sortie des Beaux-Arts, Sengthe Vanh Bouapha rencontre très vite Emmanuel Doudat, à l’origine de la SCOP Artefacts. En tant que jeune artiste-plasticien, c’est une passerelle intéressante pour comprendre le marché du travail.
Plus d’infos :http://sengthe-vanh.blogspot.fr/

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Paula Velez | Vidéaste – artiste multi-médium | Paris : « On me disait que pour avoir un statut, il fallait que j’aille au pôle emploi et qu’ils me donneraient le statut de sans emploi. Je ne pouvais pas avoir ce statut car pour moi, j’avais déjà beaucoup de choses à faire »

Paula Vélez se définit comme une artiste multi-médium. Après des études de cinéma en France, la jeune colombienne cherche un statut qui peut répondre à ses différentes activités. La solution, elle la trouve chez Artefacts.
Plus d’infos :paulav.net/

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Olivier Heinry | Artiste des nouveaux médias | Nantes : « Ça m’a redonné plus d’indépendance que d’être intermittent où on cherche à le rester. Il y a cette peur de perdre l’intermittence. »

Olivier Heinry travaille essentiellement dans les domaines du spectacle vivant et du numérique. Le régime intermittent ne lui permet pas de déclarer les différentes activités qui le font vivre.
Plus d’infos : http://olivier.heinry.fr/