Installation sonore
18 novembre – 4 décembre
en-Vol
Exposition de Claude « Alma » : du 18 novembre au 4 décembre 2016 – Vernissage le jeudi 17 novembre à 18h
en-Somme
Performances de Virgile Novarina : 17, 18 et 19 novembre de 15h à 18h
fruit de nuits
Concert de Claude « Alma » (guitare, synthétiseur Moog, cabine Leslie) pour le réveil de Virgile Novarina : Samedi 19 novembre à partir 18h
Eternal Gallery
Octroi nord-est – place Choiseul – Tours
Vendredi, samedi, dimanche, de 15h à 18h et en semaine sur rendez-vous – entrée libre
> Programme détaillé
Table-ronde / concert & performance
2 décembre 2016
Prieuré Saint-Cosme, La Riche
18H – Table-ronde : Les interventions d’art public et les projets participatifs permettent-ils de partager ce qui relève de la sensibilité artistique ?
Table ronde conduite par Ghislain Lauverjat, avec : Hervé-Armand Béchy, Jacques Rivet, Guénhaël Lequilliec, Virgile Novarina, Evelyne et Jacques Péré. Entrée libre.
Hervé-Armand Béchy travaille comme chercheur et théoricien dans le domaine de l’art public. Il a publié de nombreux articles pour des revues spécialisées en art, architecture et urbanisme, effectué des missions d’étude pour des organismes publics et privés, assuré des cycles de conférences dans les écoles des Beaux-Arts en France et dans les université d’art aux U.S.A. et dans plusieurs pays Européens. Aujourd’hui Hervé-Armand Béchy, dirige le site internet www.art-public.com, centre de documentation et d’information sur l’art public contemporain, qu’il a fondé en 1997. Il est l’auteur du livre : Le Mouvement Muraliste aux Etats-Unis (2014) et travaille actuellement à un nouvel ouvrage intitulé : Introduction à l’art public contemporain.
Jacques Rivet est commissaire d’œuvres d’art public contemporain (œuvres éphémères et pérennes) et médiateur de l’action Nouveaux commanditaires. Il travaille à Nantes au sein d’Entre-deux, structure de recherche engagée dans la production et la diffusion de l’art public contemporain. Depuis 1996, et en collaboration avec Marie-Laure Viale (artiste et historienne de l’art), il a invité une centaine d’artistes et contribué à la réalisation de plusieurs centaines de projets dont, par exemple, celui de Bruno Peinado au sein de l’institut de cancérologie de l’ouest (Saint-Herblain).
Guénhaël Lequilliec est enseignant-chercheur à l’école d’ingénieurs Polytech de Tours dans les domaines de la conception de systèmes et de la fabrication assistées par ordinateur. Ses recherches au sein du Laboratoire de Mécanique et de Rhéologie portent sur le développement de méthodes de caractérisation mécanique des matériaux et d’optimisation de procédés de fabrication. Il est par ailleurs l’un des animateurs du Fun Lab. Guénhaël Lequilliec intervient également en tant que support scientifique du projet « en-Vol ».
Virgile Novarina sonde son propre sommeil et celui des autres sous forme de photos et de vidéos. Il a publié six recueils d’écrits et dessins de nuit et exposé en Allemagne, au Portugal, en France et aux Etats- Unis. Il intervient sous forme de performances en somme durant lesquelles il dort publiquement et dont l’installation en-Vol a constitué un refuge temporaire. Sa démarche au départ tient moins de la recherche poétique que de l’exploration, et le résultat est d’abord la mise en évidence d’un phénomène physiologique. Aussi son souhait est de partager son expérience pour que tout un chacun explore son propre sommeil.
Evelyne et Jacques Péré sont architectes honoraires et anciens enseignants en école d’art. Ils participent bénévolement depuis plus de dix ans à la conception et à la réalisation d’un hôpital à Madagascar, bâti uniquement à l’aide de fonds participatifs par la population locale. Cette expérience humaine singulière les a conduit à remettre en question leurs pratiques, à abandonner certaines de leurs convictions ou aspirations esthétiques, et ainsi peut-être, à éviter une attitude de supériorité savante au profit d’un dialogue, difficile et même décevant parfois, mais qui semble la condition d’une réelle relation participative d’écoute et d’échange.
20H30 – Concert de Charlemagne Palestine
Plein tarif 12 euros / tarif réduit 8 euros (la présence aux conférences permet l’accès au tarif réduit) – Restauration possible sur place.
En introduction, Claude « Alma » projettera tribute to Charlemagne, une pièce quadriphonique créée dans le cadre de la classe de composition d’Alessandro Solbiati et Vittorio Montalti (conservatoire de Tours). Dans cette pièce, Claude « Alma » met en espace une constellation de sons et de résonances de piano, tantôt en nappes tantôt scandés, en suspension entre ciel et terre, ayant fait l’objet d’un minutieux travail d’agencement et de traitement sur ce qu’il aime nommer le « nuage harmonique ».
Originaire de Brooklyn, Charlemagne Palestine côtoie dès la fin des années 60 des musiciens du courant minimaliste et de l’avant-garde new-yorkaise tels Tony Conrad ou La monte Young. Après différentes recherches en musique électronique, il se distingue de ces mouvements en développant une manière unique de faire (ré)sonner un et même deux pianos qu’il nomme le strumming. En martelant simultanément le même thème sur les deux instruments, Charlemagne Palestine parvient à dégager de ceux-ci de nouvelles formes mélodiques, aériennes et subtiles, issues de la superposition des deux trames harmoniques, se plaçant comme chef de file d’un véritable « art cinétique sonore ». La rencontre de cette vibration avec l’architecture du Prieuré St-Cosme laisse augurer un moment inoubliable.
VOLUME SONORE ?
Le matériau sonore provient de transcriptions en ondes sonores de phénomènes inaudibles ou invisibles (ondes sonores provenant d’ondes lumineuses d’ étoiles, d’ondes cérébrales…). Ce médium, le son, tout en demeurant immatériel, permet de rendre perceptibles des phénomènes relevant de l’immatérialité.
En collaboration avec des chercheurs (recherche fondamentale en astrophysique ou neurosciences), les membres d’Alma Fury se sont plus particulièrement intéressés à rendre ces sons visibles via un système mettant en mouvement des éléments simples et naturels (sable, eau,…), cette fois bien « matériels », en créant des micro-paysages mouvants, métaphores de l’instable, permettant en outre de « sentir » le son en s’appuyant sur sa composante vibratoire. Ce matériau brut est aussi rendu audible en travaillant sur les sonorités, les timbres, les fréquences… en faisant émerger « l’essence harmonique ». Des enregistrements ou field recordings d’ondes issues des milieux naturels terrestres (entre autres in situ) sont également utilisés. Les pièces ainsi crées sont diffusées en multiphonie dans un espace architectural (module) lui-même dans un espace public…
Au sein du collectif Alma Fury, Vonnick Mocholi et Claude Besnard conçoivent, bâtissent, installent des volumes sonores (pavillons sonores), soit des architectures sonores, espaces résonnants qui fonctionnent aussi comme des instruments. Ils établissent un trait d’union poétique entre architecture, lumière, sciences, son… un déploiement infini des mondes… Ce sont des architectures sobres, légères, qui « abritent » le son et qui permettent une écoute autre, jouant de l’intérieur/extérieur, constituant des espaces de déconnexion dédiés à l’intime. Elles sont conçues en fonction des sonorités qu’elles vont accueillir. Architecture et son sont également intimement liés à la lumière.
Ce qui passionne Alma Fury, c’est l’expérience de l’espace comprenant les sensations (textures, sons) et le rapport que peut avoir la matière sonore avec l’espace, de nouvelles possibilités d’écouter, de se repérer, l’entre réel – imaginaire, l’incertitude, le rythme, la fragilité, le sensible, les flux, l’interstice… Explorer les territoires mystérieux entre immatériel et matière… Il s’agit aussi de convoquer l’Univers, le vivant …(cosmophonie)
La cosmophonie – que je définis comme activité créationnelle où l’univers est langage dans l’œuvre – s’opère par la mise à contribution de l’univers que sont la nature et les éléments : la terre, l’eau, la montagne, le feu, la flore, la faune, l’arc-en-ciel, la rosée, les astres…. dans l’élaboration de la chose artistique à la fois comme morphologie esthétique et outil …
Jacques Roumain
Vonnick Mocholi et Claude Besnard travaillent donc sur une “musique des frontières” (paysages sonores transfrontaliers) et tentent de rendre l’organique et le technologique, l’humain et la machine, le vivant et l’inanimé… harmonieux. Comme l’écrit Virginia Woolf dans « lettre à un jeune poète » c’est précisément le rôle de l’artiste de rendre ces mondes « opposés » harmonieux.
Ainsi:
- en 2009, « renaissances” dans la cour de l’ hôtel Goüin – Tours : chants de grillons & d’oiseaux…, mêlés à des sons de démolition, reconstruction.
- en 2010, « axe-ohm » dans le jardin du musée des beaux-arts – Tours : ondes lumineuses du Soleil, de Jupiter …traduites en sons, mêlées à des sons de feuillages, de vent…
- en 2011 « réfle x ions » dans les serres du jardin botanique – Tours et à la galerie des Tourelles – Nanterre (ondes neuronales traduites en sons, mêlées à des bruits de plans d’eau, d’insectes, de voix…).
La prise en compte du corps humain et de l’organisme vivant en général, en tant que source, écho, transmetteur, récepteur d’ondes électromagnétiques et sonores est très importante. Pour ces différents projets, le visiteur est invité à une expérience d’écoute (au sens large) inhabituelle, dans un refuge où la vibration sonne autrement.