Venus d’ailleurs évoque la collection d’oiseaux naturalisés du monde entier qui fut léguée au XIXème siècle et depuis présentée dans des vitrines, boîtes et globes de la collection ornithologique du Musée des Beaux-Arts et d’Histoire naturelle de Châteaudun.
L’installation déploie un assemblage de plumes, de formes, de dessins, de transferts sur céramique, de vases réalisés à la faïencerie Henriot-Quimper et une photographie… À la manière d’un inventaire à la Prévert, le lapin blanc d’Alice, un marsupilami, des flamants roses, un extra-terrestre aux plumes de paon, trois canards Badminton, une grenouille, un chat à l’affût… occupent l’espace de l’exposition.
Cet attelage d’animaux « venus d’ailleurs » relate l’expérience du voyage, de l’atelier, du flux intime de l’imagination, des mythologies collectives. Ces formes et créatures figurent un là-bas qui aurait trouvé son abri provisoire dans l’espace de La borne. En échos à une biodiversité fragile et menacée, les sculptures et images deviennent les gardiennes préservées d’une mémoire des expériences glanées çà et là. Elles sont installées dans ce cabinet nomade et éphémère.
En complément à cette présentation voici un extrait du texte “Les assemblages du caméléon” écrit par Elise Girardot, commissaire et critique, en janvier 2020.
Catalogue monoraphique “Myfavorite things”, éditions la Manufacture de l’image, Paris, 2021.
“Les personnages d’Hervé Le Nost prennent de multiples formes. Partout, on perçoit des regards, des rictus, des attitudes faites de marabouts ou de bouts de ficelles. Aux antipodes d’une représentation humaine, les objets semblent pourtant animés d’un souffle absurde et décalé. Ils exultent, prêts à éclater d’un rire grinçant. Ce réalisme n’est pas le fait du hasard. Chaque assemblage provient d’une rencontre entre l’artiste et une information extérieure : un film, une conte, une ville. La recherche se développe à partir d’une pratique déambulatoire et photographique. À l’affût, l’artiste glane structures, couleurs, matières et agencements observés autour de lui. Les photographies constituent un réservoir, une boîte à outils. Ce carnet de voyage est remanié lors de la seconde étape: la sculpture.”