Le regard est accueilli par une absence radicale de signes, déployée en une pluralité de fonds monochromes de grand et de moyen format où les inscriptions de couleur, s’articulant selon un principe de détermination qui n’est déjà plus du ressort de la forme, viennent montrer la réalité de lieu de ce qui alors fait face : un objet.
Une possibilité d’interpellation iconique, d’étonnement, de considération. Si ce qui se donne à voir ne fait pas signe, mais adresse, c’est qu’il ne se laisse pas référencer à une culture, à un goût, à une quête de sens ni même à un art de peindre.
Ce qui nous fait face depuis la toile peinte n’est pas une matériologie de la surface, l’expression d’une expérience picturale.
Par le jeu contrasté des couleurs et des gestes qui les distribuent au pinceau, les inscriptions de comportement différent – largeur, superposition, maculation selon l’intensité du cantonnement – phénoménalisent l’émergence figurale du fond, à la surface du plan. Celui-ci, alors saisi en son unité, délimite pour le regard le lieu d’encontre considératif et d’ouverture iconique d’un tableau à chaque fois singulier. (…)
Daniela Battini Philosophe extrait du cahier du Mudam 2008
Ouverture au public du jeudi au dimanche de 14h30 à 18h30