Le paysage est un « objet » complexe.
Étymologiquement, il est l’agencement des traits, des formes d’un espace limité, un pays. Qu’il soit naturel, artificiel, politique ou culturel, sa singularité réside dans le fait qu’il n’existe qu’au travers de l’observateur.
Un paysage définie également une attitude, un langage, une gestuelle.
Afin de nous y adapter, nous créons des formes spécifiques, des objets.
Un paysage est souvent enclin à un point de vue spécifique, une appréhension particulière. De ce fait, autant de points de vues que d’interprétations sont possibles, tout dépend sous quel angle il est appréhendé.
Questionner sa plasticité, ses différents modes de reproductions, les formes et les pratiques vernaculaires qui en résultent me permettent de révéler sa face cachée, d’en dégager sa valeur documentaire. A travers un travail sur l’image et la matière, les «paysages» ainsi façonnés sont la représentation d’une temporalité. Ils deviennent alors un double, une copie, un objet, ce qui leurs donnent leurs propres autonomies. Sortes d’images fuyantes d’un temps révolu, ils s’inscrivent dans un questionnement sur notre réalité
Rémi Dupras