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Du 02 au 26 Avr 2013

Où commence la fin de la mer? Marie Luce Thomas

Catégorie :

45 Loiret

Organisé par :

Identité remarquable

Adresse :

4 rue du Bourdon Blanc 45000 - Orléans

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Où commence la fin de la mer ? (1)

Difficile. Prendre des chemins de traverse peut-être.

Je dirais donc ce moment chez Bela Tarr – le cheval de Turin, 2011- où la camera tente de tenir dans son cadre et la jeune fille et le cheval : ils se font face, la jeune fille nous tourne le dos. D’elle on ne voit qu’une longue chevelure tombant bas sur les épaules. Du cheval sa crinière seule. La caméra semble hésiter, chercher une posture juste par d’imperceptibles mouvements autour de son motif. Ça ne cesse de bouger.
A peine . Avec Bela Tarr, on a le temps, un temps infini, des plombes ! L’œil
peut rouler sur lui-même et goûter chaque image, chaque étape de la construction : l’image se fait sous nos yeux. C’est fascinant ..

Et puis soudain, la caméra se fixe : chevelure et crinière alors, un bref instant, se confondent. Il n’y a plus ni jeune fille ni cheval mais une figure nouvelle, qui rend visible à ce moment précis le lien entre ces deux là (il ne veut plus sortir, il va mourir, elle lui parle.)

Puis, tout en glissements lents et infinies reprises, le film reprend son
flux…

Je pourrais dire aussi Le dépaysement de Jean-Christophe Bailly (2011), la fluidité de ses déplacements dans une France où chaque lieu arrêté est objet d’échos, de dérives, de méditations, d’infinis glissements de la pensée, poétique et politique, une multiplicité de lectures qui en font une œuvre inépuisable, « feuilletée » comme dirait Didi-Hubermann,.

Ici, les lignes, déplacées, repoussées, absorbées, sont la mémoire de trajets divers, de limites absentes, Où commence la fin de la mer ? est comme saisi de cette mobilité lente toute en échancrures et dérapages subreptices . Une sismographie de la limite aiguisée par la lumière. Des territoires de vagabondage.
Je ne suis ni Bela Tarr, ni Jean- Christophe Bailly. J’aimerais bien pourtant, non pour la notoriété, mais pour cette plongée profonde et durable dans le battement artistique.

MLT. L’identité remarquable, avril 2013.

1- papiers de soie brûlés, plexi, lumière.., dimensions variables selon l’installation, chaque élément 62,2 x 96,8 cm.

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Merci à Sophie Carles pour toutes les photographies ici reproduites.