L’ensemble d’œuvres présentées au Musée de l’Hospice Saint-Roch révèle tout l’univers graphique de l’artiste de 1990 à 2002, intriguant et ironique où il pointe du doigt et de l’œil la dérive des hommes. Il constitue le noyau de cette exposition auquel sont liées et associées les sculptures, objets fabriqués par l’association d’outils collectés au hasard de ses déambulations dans la campagne de la Mayenne où il a établi un atelier depuis 1984. Amassés sans destination préétablie, ces objets sont d’abord recensés individuellement dans ses carnets, puis dessinés sur la pierre. Ces rebus inertes, destitués de toutes fonctionnalités, marqués par l’immobilité de leur abandon, reprennent vie par le dessin, sont sur le papier, dopés d’une énergie débordante, d’un mouvement incontrôlable, d’une rotation inébranlable, d’une vitesse destructrice.
Le Musée de l’Hospice Saint-roch a découvert l’œuvre de Daniel Nadaud grâce à la maison d’édition Le petit jaunais, animée par Nancy Sulmont et Jean-François Assié, qui nous présentaient pour la première fois, en 2006, ses lithographies. Daniel Nadaud a perfectionné sa technique à l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes où il était professeur. C’est à la suite de l’acquisition d’une de ses lithographies, suivie de deux expositions présentant quelques œuvres de l’artiste, que Daniel Nadaud, généreux, proposa au Musée d’Issoudun le don d’un fonds rétrospectif de ses estampes. Quatre-vingt six lithographies, vingt livres d’artistes dont ses éditions personnelles, Le doigt dans l’œil jusqu’au coude, quatre dessins, une pierre lithographique liée à sa dernière collaboration avec le critique Bernard Lamarche-Vadel avant sa disparition.
Les lithographies sont le miroir de mes travaux, pendant de longues années elles me servirent de balises. Elles rassemblent les étapes parfois incertaines que j’empruntais, sont les matrices et les témoins des « agrisculptures » rassemblées sous le titre générique de « La Gricole ». Elles s’infiltrent dans les livres que je réalise et au fond sont mes premiers territoires : monde paysan en mutation d’une part et en arrière plan celui de la destruction, l’insupportable guerre ! Daniel Nadaud
Commissariat de l’exposition :
- Daniel NADAUD
- Patrice Moreau, conservateur du musée d’Issoudun
Exposition présentée au Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun
Du 11 février au 8 mai 2017
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Publication : « Daniel Nadaud – Muet tintamarre » Format : 17 x 24 cm. Pages 95 pages. Entretien Bernard Noël et Daniel Nadaud. Bernard Noël, compagnon critique, complice de son labeur depuis de nombreuses années, poursuit ici un entretien commencé en 2011, pour nous confier, avec Daniel Nadaud, la clef de ses champs de batailles. Textes de Daniel Nadaud, Gilbert Lascault et Patrice Moreau. Edition du musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun, 2017. Tarif : 15 euros.
Rencontre avec l’artiste : Samedi 11 février 2017 à 15h – Gratuit
HORAIRES D’OUVERTURE
Du 1er février au 30 avril 2017
Mercredi à dimanche : 10h à 12h / 14h à 18h Fermé lundi et mardi
Du 2 mai au 30 juin
Lundi/mardi : 14h à 18h
Mercredi à dimanche : 10h-12h/14h-18h Fermeture : 1er mai
Entrée libre et gratuite