Ce rouleau de papier d’abord dessiné puis découpé à la main, peut être envisagé comme une partition. Les vides ayant été construits à partir d’une image, ils sont uniques, de taille et de longueur différente. La partition est à inventer de manière totalement subjective et libre. A l’image d’un orgue de barbarie, les vides peuvent être la matière qui va définir la tonalité des notes, leur longueur et le type d’instruments.
Fantômes (le rouleau de papier) a pour point de départ une image de la centrale nucléaire de Fukushima juste après le tsunami. Traitée d’abord par éclatement de nuances puis par le vide, elle prend sa source dans La clé de l’abîme de José Carlos Somoza : Kushiro, dans son texte d’interprétation du quatrième, raconte une fable : un disciple apprit les bruits d’une forêt, puis les plantes, les animaux de la forêt, ensuite il voulut savoir ce qu’était une forêt, il réunit tout ce qu’il avait appris, et la forêt le dévora.
Fantômes fabrique une autre réalité. Le danger serait de réunir la connaissance que l’on a de chaque chose, ainsi cette matrice offre une présentation éclatée de l’événement comme pour en supprimer la dramatique.