À Paris, des familles vivent et dorment dans la rue, privées de leurs droits fondamentaux, victimes de la stigmatisation et du rejet.
La Mairie de Paris, le 115 et les centres d’hébergement sont débordés, l’État absent : aucune prise en charge concrète.
Aujourd’hui : plus de 140 000 sans-abris sont recensés en France (Insee 2012) dont des enfants.
Un cauchemar républicain, une faillite morale, sociétale, sanitaire et économique.
Associations, collectifs et citoyens bénévoles indignés font tout leur possible pour leur venir en aide.
De 2012 à 2014, je témoigne quotidiennement de l’insupportable, de l’indifférence, de l’action publique insuffisante, du déni de responsabilité de l’État français.
En 2014, je décide d’inverser les rôles.
Et si c’était nous, un jour, qui nous retrouvions à la rue ?
Pour sensibiliser l’opinion, mais surtout les pouvoirs publics, plus de 100 personnalités ont accepté de donner un visage, une identité à ceux que l’on surnomme bien souvent les « invisibles » et se vivent comme tels.
Pour chaque portrait, un texte du modèle, porteur de ce même message : « Nous demandons un hébergement digne et inconditionnel pour toutes les personnes sans-abri et leurs enfants. »
Une action photographique, collective et solidaire.
Faire dormir les uns afin de réveiller les autres.
Comme une lettre ouverte aux décideurs politiques : qu’un vrai projet humaniste, français et européen contre l’extrême pauvreté apparaisse prioritaire.
Marc Melki
Marc Melki
Fin des années 80 à Paris, je photographie les enfants dont je m’occupe comme animateur et m’initie au tirage avec Georges Fêvre à l’ADAC.
En 1993, on me présente le photographe et tireur noir et blanc Yvon Le Marlec que j’assisterai durant 3 ans; une rencontre déterminante, enrichissante, puis une forte amitié.
Via l’agence Métis, je publie dans L’Etudiant, NovaMagazine, Libération… Je suis photographe indépendant depuis 1999.
Aujourd’hui à Paris, l’extrême pauvreté est palpable : je travaille sur ma colère et passe à l’action.