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Du 14 Fév au 06 Avr 2014

Vernissage : 13 Fév @ 18h30

Les Varennes de Loire, Sara Acremann à La Laverie

37 Indre-et-Loire

Pour ouvrir la saison 2014, Eternal Gallery propose une double exposition de l’artiste Sara Acremann, dans deux lieux qui ont perdu leur usage initial, deux architectures dont l’enveloppe extérieure rafraîchie enferme des espaces aux allures de ruine. La Laverie, à La Riche, ancienne laverie de l’hôpital Bretonneau, devenue cabinet d’architecte et lieu d’exposition. Eternal Gallery, à Tours, pavillon d’octroi du XVIIIe siècle transformé en espace d’exposition.

Organisé par :

Eternal Gallery

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Pour ouvrir la saison 2014, Eternal Gallery propose une double exposition de l’artiste Sara Acremann, dans deux lieux qui ont perdu leur usage initial, deux architectures dont l’enveloppe extérieure rafraîchie enferme des espaces aux allures de ruine. La Laverie, à La Riche, ancienne laverie de l’hôpital Bretonneau, devenue cabinet d’architecte et lieu d’exposition. Eternal Gallery, à Tours, pavillon d’octroi du XVIIIe siècle transformé en espace d’exposition.

Tirant parti de la mélancolie de ces deux écrins vieillissants, Sara Acremann installe des œuvres en résonance avec l’incertitude des lieux. Ce terme d’incertitude est souvent employé par l’artiste pour décrire son travail, tant ce qui est incertain parcourt l’ensemble de ses œuvres, que ce soit la figure de l’auteur, la place du spectateur, la nature des images ou le statut du discours.

Avec la vidéo, la photographie ou l’installation sonore, elle s’insère dans les failles du langage, les malentendus linguistiques, les images équivoques… Il en résulte une tension perpétuelle, entre le vide d’un témoignage désossé, et la tentative, malgré tout, de créer un sens. Son travail ne tranche pas, il reste dans l’espace des suppositions.

L’exposition présente deux versants essentiels de son travail : la photographie qui joue sur des rapports d’échelles entre les images et le lieu qui les accueille ; la mise en scène, ici une troublante installation sonore réalisée dans la maison de retraite Les Varennes de Loire, à deux pas de La Laverie.

L’installation à La Laverie perturbe les rapports d’échelles. D’emblée, le lieu d’exposition semble factice et comme inadapté à recevoir les photographies de Sara Acremann.

L’artiste rétrécit l’espace en recomposant deux murs légèrement plus petits et placés en saillie des vrais murs. Dessus, les très grandes photos de ruines de la série Conflits sont inspirées d’images de guerre issues du photojournalisme. De ces images, elle en a fait des maquettes qu’elle a ensuite photographiées, reprenant le point de vue des images originelles. Agrandies à l’extrême, elles perdent de leur dramaturgie initiale et l’on pourrait passer à côté de ces images trop vues dans les journaux sans voir la supercherie de la reconstitution.

À l’inverse, la série Pékin, deuxième périphérique, se compose de seize petites photographies représentant des publicités monumentales que l’on voit généralement dans les rues de Pékin, vantant un ailleurs et un futur idéal, et devant lesquelles des passants sont photographiés à leur insu. Immergés dans ces décors fantasmés, ils sont soudainement projetés dans une fiction imposée par le cadrage, entre décalage et situation absurde.

Enfin, Sara Acremann présente dans les deux lieux Le champ des possibles, œuvre récente sous forme de bloc note. Elle prélève des phrases récurrentes entendues dans le monde de l’art et se présente comme un cadavre exquis qui prétend permettre de comprendre sa démarche artistique. Là encore,
tout en abondant en informations, l’artiste brouille les pistes par lecture infinie de son travail.

Deux espaces temps se confrontent, le monde fictionnel d’une affiche qui vante une vie rêvée et un instant où un passant se retrouve malgré lui entraîné dans l’affiche. Le passant est pris au piège entre deux fictions, celle de l’affiche et celle de la photo. Cadrer la superposition inconfortable de ces deux mondes et le malaise qui en découle.

Sara Acremann est née en 1983. Elle vit et travaille à Paris. Après une licence de lettres modernes à Paris IV obtenue en 2005, elle étudie aux beaux-arts de Paris dans l’atelier de Patrick Tosani dont elle sort diplômée en 2012, avec les félicitations du jury.
Son travail s’articule autour de la notion d’incertitude – celle de la figure de l’auteur, celle du spectateur, celle qui existe autour du statut de l’image, du discours. Pour répondre à ces questions, elle utilise différents outils, comme la vidéo, la photographie et le son. Elle s’insère dans les failles du langage, les entre-deux – les hésitations du discours public-privé, les malentendus linguistiques, les incompréhensions d’une discussion familiale… Elle interroge la situation classique d’énonciation entre auteur, narrateur et personnage, et construit des fictions fragiles, qui s’appuient toujours sur des observations de la réalité dont elle extrait certains fragments. Il en résulte une tension perpétuelle, entre le vide d’un témoignage désossé, et la tentative, malgré tout, de créer un sens. Son travail ne tranche pas, reste dans l’espace incertain des suppositions : c’est dans cet espace là que s’inscrit le récit. Prélever des phrases, des expressions dans le discours médiatique, les mettre bout à bout pour écrire la trame d’un drame tronqué, tisser un canevas autour d’un évènement qui reste absent, où l’écriture et le discours tournent autour d’un vide.
www.saraacremann.com

Vernissage :
La Laverie – jeudi 13 février 2014 à 19 h 30
(et Eternal Gallery – vendredi 14 février 2014 à 18 h 30)

  • Conférence à La Laverie jeudi 20 mars 2014 à 19h30.

Discussion entre Sara Acremann et Raphaël Brunel, journaliste et critique d’art. Raphaël Brunel (né en 1981) collabore régulièrement avec la presse artistique (02, Frieze, Esse, Mouvement, etc.) et participe à la rédaction de catalogues d’exposition et d’ouvrages monographiques.
Merci de confirmer votre présence : asso@lalaverie.net

La Laverie
9 rue du port, La Riche
14 fév > 06 avr 2014
lun > vend – 11 h > 19 h