L’œuvre « Les insaisissables » invite à réfléchir sur ce que Zigmunt Bauman nomme la pensée liquide (une culture de la discontinuité et de l’oubli, qui ne sollicite ni la réflexion profonde, ni l’attitude de recherche, mais le coup d’œil fugace et consommateur).
Françoise Vanneraud prépare douze dessins dans trois coffrets qui sont présentés dans les salles du Musée Estève. Ces dessins sont confrontés aux linogravures d’Estève, créées en 1936 dans le cadre d’albums édités par Les Indélicats.
Le travail présenté propose une réflexion sur le statut de l’image, un dessin doit disparaître, pour permettre à un autre d’exister. Il s’agit d’une expérience semblable à celle que nous vivons sur Internet lorsque les images montent, descendent, apparaissent et disparaissent. La destruction de l’une permet la découverte de l’autre.
Le spectateur se trouve impliqué dans un processus de destruction afin de découvrir l’œuvre ; tout en sachant qu’il ne réussira jamais à la contempler dans son intégralité, à moins de venir chaque jour au musée. Selon l’artiste, l’exposition présentée au Musée Estève veut questionner l’efficacité du dessin.