En 200 œuvres l’histoire picturale de Daniel Caspar se livre comme un grand récit.
Daniel Caspar a jusqu’ici retenu son œuvre comme Proust a retenu ses
manuscrits. Si des spécialistes ont pu voir le résultat de quelques sorties de
l’atelier dans des expositions furtives, peu connaissent l’ensemble de l’œuvre.

La maturation, le temps, la maîtrise sont dans cette œuvre des préoccupations et des régulateurs. Mais l’heure est venue pour l’artiste de rencontrer le grand public et de partager ferveur et couleur.

Très attaché au Val de Loire où il a installé ses ateliers, Daniel Caspar a
développé une œuvre abstraite qui prolonge avec vigueur et sensibilité le charroi pictural entre les traditions abstraites européenne et américaine.

D’un côté c’est parfois le grain crayeux de la couleur de Martin Barré qui
habite le tableau, parfois le geste oriental de Degottex, soit des oppositions, des ruptures, des contraires. Mais Daniel Caspar partage aussi la fête picturale des grands coloristes comme Clyfford Still, Paul Jenkins, Judit Reigl, Morris Louis et de ceux qui de part et d’autre de l’atlantique ont alimenté la fête de la couleur.

« L’envol d’Icare », titre de l’exposition, renvoie aux ruptures formelles,
culturelles et affectives dont l’œuvre s’est nourrie pour parvenir à entretenir
son secret et son désir aujourd’hui d’être visible et contemplée.

Catalogue: Textes de Michel Enrici et Cola Rist. Conception graphique, François Caspar