Le travail de Simon Boudvin se concentre sur un même objet : la ville (sa matière, ses formes, ses usages, ses échecs, ses ruines, ses mutations, ses anomalies).
Les méthodes employées (la photographie, le plan, la sculpture documentaire) lui permettent de relever images, mesures, matières des sites explorés. Son appréciation matérialiste des territoires insiste sur la permanence des matériaux au-delà de l’obsolescence des usages ou de la péremption des espaces, ses cycles, ses reconversions.
Pour l’ouverture d’Eternal gallery dans un des pavillons d’octroi, Simon Boudvin installe une exposition qui joue de la fonction passée du lieu, de l’économie actuelle, de la saison qui approche: Simon Boudvin investit un ancien octroi du XVIIIe siècle converti en galerie. L’installation qu’il propose joue de cette récente transformation. On entrait jadis dans l’octroi, sûrement sans grand plaisir, pour payer un droit d’entrée. Simon Boudvin retourne cette situation. Il utilise l’objet le plus attendu dans un lieu où l’on récoltait de l’argent, un coffre-fort, et le transforme en un poêle à bois, conférant ainsi à l’espace un caractère accueillant et chaleureux. Il lui donne un second emploi, en inventant une reconversion astucieuse : un geste sculptural et politique, une oeuvre qui réhabilite le bâtiment déshérité.
L’exposition présente également un ensemble d’oeuvres manifestant cette nécessité de s’interroger sur la réaffectation de lieux et d’objets, qu’elle soit volontaire ou inconsciente.