La borne accueille les œuvres de Louise Dumas du 06/01/22 au 30/02/22
et de Gwenn Mérel du 31/01/22 au 26/02/22.
Louise Dumas
Quartiers d’Hiver
Primland, Romainville, 2021 – Pastel sec sur papier, 116 x 150 cm
Point Laverie, Montreuil, 2021- Pastel sec sur papier, 118 x 150 cm
École Jean Charcot, Romainville, 2021- Pastel sec sur papier, 116 x 150 cm
Bamboo Sum, Montreuil, 2020- Pastel sec sur papier, 105 x 129 cm
Les dessins exposés dans La borne représentent des lieux devant lesquels je passe tous les jours en allant à pied de mon domicile à mon atelier, situés tous les deux en banlieue parisienne : l’école, le supermarché, la laverie, le restaurant asiatique.
Durant ces deux dernières années qui, de confinements en couvre-feux, ont été marquées par un amenuisement des déplacements, mon regard s’est concentré sur ces lieux ordinaires de mon décor journalier. J’ai ainsi commencé à photographier fenêtres et devantures de commerces vides, m’intéressant aux jeux de transparence et de réflexion sur les surfaces vitrées. Ces photographies et leur réinterprétation minutieuse par le dessin constituent le point de départ de mon travail. Elles témoignent conjointement de l’expérience de la solitude urbaine et du surgissement du merveilleux dans le quotidien.
Dans mes images-mirages de la ville déserte, intérieur et extérieur entrent en collision : à l’espace qui se trouve derrière la vitre se superpose l’espace urbain qui s’y reflète, installant le spectateur dans une zone d’oscillation.
Le dispositif d’exposition de La borne me permet de rejouer ce brouillage des repères spatiaux avec un effet de mise en abîme : des dessins de vitrine dans la vitrine. Le flâneur fait comme moi l’expérience du seuil : derrière les vitres, quelques morceaux de Seine-Saint-Denis prennent leur quartier d’hiver à Beaugency.