Deux artistes photographes exposent leurs travaux, crées aux antipodes et proposent une expérience visuelle déroutante.

Karine Siméon expose pour la première fois la suite de sa série « Fragile » débutée en 2015. Pour l’occasion, elle a choisi d’y convier un ami, artiste digital reconnu, Nihil.

Le face à face des clichés sur fond noir de Karine Siméon contre les visuels blancs de Nihil est une porte d’entrée graphique vers des méthodes de travail opposées.

Ainsi, Nihil travaille depuis des années avec des modèles humains et les transfigure méthodiquement en archétypes divins par manipulation digitale. L’ensemble du processus créatif se situe donc après la prise de vue, qu’il coordonne de bout en bout.

Quant à Karine Siméon, ses modèles pour la série « Fragile » sont des insectes morts ou des squelettes d’animaux, qu’elle maquille de peinture argentée avant de les immortaliser. Une méthode de travail qu’elle qualifie d’artisanale, ne travaillant qu’en lumière naturelle et fabriquant ses ombres à l’aide de papier de soie.

Les deux artistes nous présentent leurs œuvres, aux sujets semblables à des sculptures de plâtre ou de métal, en tirages couleurs, sans couleurs.

Nihil est un artiste français vivant en Norvège. Inspiré par les textes sacrés indiens et nordiques, l’art médiéval religieux, et des expériences de vie à l’hôpital et dans des centres de recherche médicale, son travail est une réflexion sur la transcendance, l’identité et l’individualité. Ses images sont des portraits de saints et de martyrs qui ont perdu leur individualité pour se fondre dans une divine sérénité. Les œuvres font appel aux codes de l’art religieux pour illustrer le processus de sanctification, par et au-delà de la souffrance et de la maladie.

Karine Siméon est une photographe française, vivant dans le Loiret. Son travail repose principalement sur la recherche de la lumière, les ombres qui en émanent et la matière sublimée par l’ensemble.