Hors-Lieux est un projet spécialement réalisé pour La borne, il implique l’espace d’exposition, le temps de l’exposition et des déplacements géographique. Ann Guillaume organise ses recherches autour de l’esthétique de l’archéologie. Comme matière première, l’archéologie l’aide à questionner la forme, les matériaux, le temps, l’histoire. C’est des trouvailles des archéologues, de leurs différentes interprétations, de leurs moyens techniques de recherches, de leur publications que son travail se nourrit.
Retraçant l’histoire d’un voyage, Paris/Athènes – Athènes/Paris, Hors-lieux figure le moment de la trouvaille archéologique, la ruine comme agent destructeur/destructurant de l’espace, l’objet comme traversant les différentes temporalités convoquées. Un moule en plastique servant à réaliser soi-même des colonnes grecques est exposé comme témoin persistant du fantasme de la culture antique. Sa propriété première est utilisée comme preuve que la répétition de la forme dans le temps permet à l’objet sa survivance. Des répliques de moules à colonnes en argiles sont jonchées au sol car fragilisées par le temps et la matière. C’est par l’effet ricochet ou domino que cette pièce montre comment différentes strates culturelles, et différentes époques font sens avec le monde contemporain. Cette pièce interroge donc l’histoire des références, les reproductions d’événements et la ruine, comme objet témoin révélateur du temps. Manifestant la précarité temporelle, la ruine perpétue sa mémoire et offre la possibilité d’une reconstitution.