Sous le titre Héritage, la douzième édition du programme Expérience réaffirme les liens qui unissent les œuvres du musée des Beaux-Arts et l’art contemporain.
Confiée à un groupe d’étudiants du département d’histoire de l’art de l’Université de Tours, sous la houlette d’un de leurs professeurs et d’un conservateur du musée, cette manifestation annuelle consiste à placer des œuvres choisies parmi les collections du FRAC Poitou-Charentes en contrepoint de celles conservées au musée.
Cette année, les étudiants ont choisi de montrer comment l’art contemporain se réapproprie, souvent avec un pas de côté, des thèmes et des genres classiques.
L’héritage que constitue l’art du passé se trouve réinvesti dans la création de notre temps, de manière revendiquée ou au contraire plus ou moins inconsciente, souvent avec impertinence, parfois avec nostalgie.
Il résulte de ce processus mental des échos formels et des résonances philosophiques qui mettent en lumière ce que les artistes contemporains, loin de faire table rase du passé, doivent à leurs prédécesseurs.
Ainsi, les œuvres contemporaines traitant du paysage tirent souvent leur substance de formes de représentation anciennes, soumises aux règles d’un genre. Ce genre a évolué, comme toute tradition, mais les éléments qui le caractérisent – la campagne, la ville, les arbres, les ruines, la mer, le ciel, la lumière, la couleur, la perspective… – sont encore souvent présents, revus et réinterprétés par les artistes d’une manière qui parle du monde d’aujourd’hui.
De même, chaque époque a ses portraits, régis par des codes qui tiennent au dialogue de l’artiste avec son modèle, à la recherche d’un certain effet sur le spectateur, ou encore à ce que l’image dit de la société qui l’a vue apparaître.
L’art contemporain est aussi l’héritage, le patrimoine, que notre temps transmet à nos enfants ; qui sait ce qu’en feront les artistes de demain ?