Je travaille avec différents matériaux comme le tissu, la bâche, le bois, des composants électroniques, le métal… que je transforme en surfaces ou antennes sensitives, en mécanismes et rouages, en moteurs… devenant les constituants, en interaction, de machineries. J’emploie parfois des objets ou matériaux du quotidien, en transformant leurs formes et en détournant leurs usages.

Dans un travail protéiforme (installations, sculptures, dessins…), j’explore et je mets en scène les problématiques liées à la réalisation d’une machine faite main, de son ébauche à ses possibles prototypages, comprenant les échecs et leurs améliorations.
J’aime particulièrement façonner des mécanismes, expérimenter un processus de création dans lequel la matérialité et les lois de la physique deviennent des objets d’étude pour donner naissance à une orchestration de mouvements et de lumière. La genèse d’une machine jusqu’à sa monstration est un défi, une aventure technique et poétique où l’échec se vit comme un détour qui favorise une meilleure compréhension d’un monde en devenir que j’apprivoise et l’erreur une singularité de l’œuvre.

Ainsi je déploie en diverses formes des mécanismes habillés de lumière qui reflètent et expriment leurs mouvements, comme une danse rythmée à une ou plusieurs vitesses. Prenant vie l’instant d’une présence dans un environnement sonore produit par les bruits, des rouages imbriqués et complexes des corps mécaniques en action. Créant un dialogue avec le public (ses visiteurs).

La machine est un rapport particulier à la création puisqu’elle devient une entité «  vivante  », en interaction avec le spectateur, méticuleusement élaborée, elle s’affranchit toutefois de son créateur pour devenir «  un corps  » autonome. Ce sont les différents matériaux en interaction qui dictent leurs lois et que je tente d’apprivoiser dans une sorte d’orchestration de bruits, de lumière, de mouvement, de rythmes….