Des regards sur (s)a pratique…
« On peut citer les performances de Marianne Villière qui, telles les « expériences disruptives » de Garfinkel [2007, p.97-147 ; Pecqueux, 2012c], interrogent frontalement nos routines. Peut-on ne pas être saisi (ne pas réaliser une torsion sensorielle) en la voyant réaliser avec des complices une « file s’attente sans sens », face à un mur (Nancy, 2010 ; Besançon, 2011), ou quand elle diffuse des « rires de sitcom » dans le métro parisien (2011) ou dans une galerie d’art (2012) ? On comprend alors qu’une écologie de l’attention implique son économie, et inversement : ce sont bien les deux faces d’une même pièce qu’il faut prendre résolument à bras le corps. »
Anthony Pecqueux, “Tordre l’attention. Ajustements perceptifs en situation.
Partie : L’économie éthique et esthétique de l’attention”, L’économie de l’attention – Nouvel horizon du capitalisme ? Sous la direction d’Yves Citton, édition La Découverte, Paris, 2014. p.228
« Marianne Villière engage une réflexion très articulée sur la place de l’artiste dans la société, l’espace public, les processus de légitimation qui valident ou discréditent des pratiques relativement à différents systèmes de valeurs. Dans le prolongement des pratiques d’Andrea Fraser – mais en prenant le risque de sortir du champs de l’art – ou, peut-être plus proche d’elle, de Ben Kinmont, Marianne Villière engage un questionnement subtile sur l’instabilité et le caractère arbitraire des systèmes de valeurs de l’art et des systèmes culturels.»
Sébastien Pluot, Professeur d’histoire et théorie des arts ESBA TALM site d’Angers, Directeur de recherche Co-fondateur et directeur de Art by Translation Commissaire indépendant
Marianne Villière
Née en 1989 à Nancy, France.
Vit et travaille actuellement en France.
Après un Master à l’ENSAD de Nancy, elle est diplômée du Master CCC – théorie critique à la HEAD de Genève et obtient le prix Gianni Motti. Dans l’espace commun, sa démarche cherche des points de bascule de manière à : inverser des rapports de forces – rendre perceptibles les marges / la biodiversité. Cela l’engage dans des compositions de situations contextuelles et éphémères. Discrètes mais complices, ses interventions proposent une lecture à double tranchant. Au premier abord, le geste semble drôle, léger voire superficiel, pour ensuite nous faire face avec brutalité.
Les expositions à suivre (dernière saison) « dans l’écart »installation d’ Hiroshi Naruse (été 6 du 26 juin au 18 septembre 2022 / vernissage samedi 25 juin 2022 à partir de 18h), Anaïs Dunn (septembre-octobre), Stanca Soare (novembre-décembre), »Fin de partie » exposition collective en 2023 + quelques évènements impromptus…
Infos pratiques
Horaires d'ouverture
L'exposition sera visible en permanence de la rue du 11 au 17 juin 2022.
Poteaux d'angle est ouvert les samedis de 16h à 19h ou sur rdv au 0674408892
Tarifs
Entrée libre