« J’ai commencé par m’interroger sur la distance que l’on parcourait en lisant le roman de Georges Bataille, Histoire de l’œil. J’ai découpé le livre, ligne par ligne, j’ai noué chaque fragment avec des nœuds rouges. J’ai enroulé ces cent trente-deux mètres autour de mon corps, je me suis emmaillotée; je l’ai porté telle une enveloppe, une enveloppe de mots obscènes qui cherchent à atteindre une certaine transcendance, pour toucher autrement au mysticisme ».
À une certaine distance, les sculptures de l’artiste ressemblent tour à tour à des enveloppes corporelles, à des doubles fantomatiques – aux formes épurées, parfois déstructurées, ou à des sculptures monolithiques, telles des pierres dressées d’un autre temps.
Lorsqu’on se rapproche, l’écriture, les nœuds rouges ou noirs qui scandent les phrases, la visibilité des bandelettes et la découverte des fragments de textes nous donnent d’autres clés de lecture.
Partant à la redécouverte de l’aspect charnel de l’écriture manuscrite et interrogeant le lien entre ses sculptures et le corps (qui enveloppent la peau de l’artiste sur certaines photographies), l’exposition met en relation différentes traces par l’intermédiaire de plusieurs séries d’œuvres.