Collection de bidules est un cycle de trois expositions proposées par le Pays où le ciel est toujours bleu (POCTB).

Collection de bidules – Tome 1 rassemble les œuvres de jeunesse des commissaires qui élaborent la programmation du POCTB 1. Les pièces sont sélectionnées par chaque artiste sur la base de son portfolio – tel qu’il se présentait à autrui à l’époque. Ce premier volet dévoile le singulier naissant, le premier jet de trois artistes tout juste sortis des études et qui ne se connaissent pas encore.
Le premier est sorti diplômé d’une école d’art appliqué spécialisée dans l’ameublement et l’architecture intérieure, le deuxième, d’une école de design graphique et enfin, le troisième, d’une école de beaux-arts.
Un accrochage peut-il en témoigner ? Peut-il mettre en lumière les sous-entendus, les convergences ?

Collection de bidules – Tome 2 (Cache-cache, le POCTB a 20 ans) porte sur une cartographie, un paysage d’intentions dressées par les œuvres d’artistes qui ont choisi d’être commissaires d’artist-run spaces et de porter des questions communes expérimentées lors de cartes blanches réciproques 2. Cette exposition travaille le thème de l’artiste-ingénieur. Celui qui se confronte à l’ensemble du champ de sa discipline : créer et ouvrir, programmer des expositions, collectionner des œuvres, théoriser, porter une expertise…. Il met en scène une curiosité, une bienveillance à même de témoigner de la parole de l’artiste qu’il contribue à servir.
Il prend le soin de créer une relation au long court : tout geste implique une mise en mémoire, une mise en perspective, une mise en contexte. Cette manière d’enregistrer son appartenance à l’autre se doit d’être réactivée à tout moment.

Collection de bidules – Tome 3 rassemble à nouveau les commissaires du POCTB, mais cette fois à partir de pièces récentes. Les œuvres sont sélectionnées par les artistes eux-mêmes indépendamment des uns et des autres, puis articulées au moment de l’accrochage. Les œuvres mises en scène ouvrent ainsi sur le singulier de chacun, mais également par l’action commune qu’elles opèrent, sur les conditions du regard qu’engendre ce JE sorti du NOUS. Poser la question du commun et son débordement : l’ingénieur comme condition d’une prise de risque totale et globale.
– (La question) du cadre et du socle, pour la question muséale,
– (La question) du substrat, pour la question de l’histoire,
– (La question) de l’ornement, pour la question du récit,
Ces trois caractères ou sujets constituent en soi et par leurs interactions le mouvement : la considération de l’autre comme condition, la recherche de l’artiste comme un fait à la fois pluriel, associatif et divergeant.
Considérons ce troisième volet pour ce qu’il est : une carte blanche donnée à notre collectif d’artistes par le FRAC Centre–Val de Loire.

Ces trois expositions nous éprouvent (nous immergent) dans l’énergie qui ne cesse d’animer l’action d’un collectif. Une posture qui entretient un rapport sans cesse renouvelé à la découverte, à la surprise, voire à la fascination de l’étranger et de ses possibles. L’accueil du singulier et de l’altérité qui se réalise sur la base de la richesse d’un voyage à venir et la promesse d’un exotisme fantasmé.
L’ensemble des actions réalisées constitue un savoir, une vrille baroque qui se déploie sans clôture sur la description des surfaces plutôt que sur la connaissance portée par l’incision de ces dernières.

1 – Laurent Mazuy, Sébastien Pons, Olivier Soulerin
2 – Collectif A (Aperto, Montpellier), Jean-François Courtilat (RDV, Nantes), Valérie Leray (Lumen, Orléans/Berlin), Frédérique Lucien (La couleuvre, Saint-Ouen), Philippe Richard (La couleuvre, Saint-Ouen), Isabelle Simonou-Viallat (la Vigie, Nîmes), Cannelle Tanc (Immanence, Paris), Dominique Thébault (LAC & S – La vitrine, Limoges), Sylvie Turpin (L’AGART, Amilly), Frédéric Vincent (Immanence, Paris).