Points sensibles entre ce qui est vu et regardé, les réalisations de Justine Ghinter s’appliquent à détourner ou trahir la perception. Des installations numériques, mécaniques et une série de grands formats de « peinture-impressions » semblent recomposer des images abstraites.

Tantôt le support intervient dans l’image pour la modifier, tantôt c’est la composition de celle-ci qui se joue des apparences. La notion de déplacement et d’interaction est au cœur du travail de l’artiste. Elles provoquent une existence nouvelle de l’image autant physique qu’affective de celui qui contemple.
L’aboutissement d’une nouvelle perception est possible alors, par la collecte d’images diverses, de superpositions, de frottages et d’impressions. La composition décline plusieurs techniques qui traduisent un nouveau sujet non identifié. Partant du constat qu’une image existe seule, elle peut devenir autre par un montage plastique qui déforme le propos de départ.
La perception s’en trouve mise à mal. La vision mesure, sépare, analyse les distances, les formes, les couleurs tout en formant un paradoxe : celui d’entretenir un accès au monde tout en nous en éloignant. La question devient celle de savoir si nous sommes acteurs de ce que l’on regarde ?

L’exposition « Ce qui percute au regard est fait de contraste » fait suite à une résidence de recherche de plusieurs semaines au Garage. Elle est le fruit d’un projet de recherche débuté en 2019 à l’Octroi Mode d’Emploi à Tours et complété par une résidence en Suède à l’automne 2020.