En recouvrant les parois de papiers de couleurs, sur lesquels le simple mot « merci » est imprimé, Antoine Perrot propose de créer dans La borne un « lieu des mercis ».
On estime peu le bonheur d’être présent. On oublie trop souvent de saluer le plaisir des rencontres, des plus simples moments, des objets les plus ordinaires, des gestes quotidiens. Mais aussi de saluer les engagements et les risques qu’ils impliquent, les affirmations et les résistances, les négociations qu’on mène avec les autres comme avec soi-même, les amitiés, les prudences et la pudeur, les joies et les douleurs…
Dire « merci », c’est la nécessité d’arrêter le temps pour s’interroger : avant même que l’occasion s’en présente, comment dire merci ? Et dire merci à qui ? Comment dire simplement « merci d’exister » ?
Cette proposition n’en reste pas moins une proposition picturale : les feuilles de couleurs épinglées créent un champ visuel polychrome et rappellent simultanément par leur diversité que chacune correspond au choix d’un individu et que leur ensemble forme une communauté.