« Entre des sources issues de la bande dessinée et des mangas et une grande tradition picturale, ses dessins et vidéos visent cette même recherche d’une surface absolument vibrante.
Réalisés patiemment à l’encre, à l’aide d’une multitude de points faits au rotring, les dessins se construisent dans une durée lente. La surface apparaît par déplacements graduels de la main sur une même feuille ; une présence du corps qui donne à ses œuvres sur papier une qualité surprenante de velours et une réelle densité de matière.
Fragments de corps, végétaux, minéraux, rayons lumineux, figures de monstres se déploient en un magma sans solution de continuité qui évoque souvent les cadavres exquis surréalistes.
Dans la lignée d’un Seurat puis d’un Polke, également, il déconstruit la vision à l’aide d’images composées sous forme de trames. Ici, le regard se situe sans cesse au cœur d’une ambiguïté entre peinture et sérigraphie, apparition et disparition de l’image étant au centre de sa recherche.
De la même façon, Julien Brunet joue avec une grande subtilité sur une indécision entre édition et dessin. Réalisées à la palette graphique, ses œuvres sur papier ont d’abord une existence virtuelle. Dans un second temps seulement, l’artiste décide de les tirer sur papier, développant une pratique importante d’éditions et de livres. »
Extrait du texte de Marion Daniel – Commissaire associée au Frac Bretagne