« Photographier inlassablement pour enregistrer l’encyclopédie des visages humains présents dans la nature la plus ancienne ou la plus récente, un calcaire troué façon rochers de pensées chinois ou une fougère qui vient de dérouler sa palme.
Puis faire repos, penser, ordonner, faire parler les pierres qui rient, crient et pleurent, faire théâtre des écorces et des cœurs de palmier, faire narration comme les Anciens des apparitions de figures humaines ou de têtes animales.
Faire comme à Lascaux, mais avec appareil de photo, en communion avec le cosmos. Ordonnancer pour raconter avec ce matériau essentiel, cueilli autant que chassé, les photos matiéristes à formes reconnaissables, qui sont du monde, que je fais entrer dans mon monde. Retrouver pour cela la forme ancestrale du récit : l’avant, le pendant et l’après. Ainsi du triptyque ».
Claude Mollard (extrait de Triptyques, diptyques, polyptiques – Juillet 2015)
« Celui qui a tellement fait pour encourager la création artistique est pourtant devenu lui-même artiste, scrutant dans la nature ou dans les œuvres d’art, une myriade de visions anthropomorphes qu’il dénomme Origènes.
Il désigne ainsi les esprits de la nature, replaçant l’homme dans le cosmos, démontrant photographie après photographie, combien nous sommes imprégnés des formes de cette terre-mère que nous ne respectons plus guère. Pas un arbre, une feuille, une racine qui n’échappe à son regard singulier et étrange. »
Jack Lang, Préface du catalogue de l’exposition publié par Beaux-Arts Editions.