Définitions
• L’art-thérapie moderne est l’exploitation du potentiel artistique dans une visée thérapeutique et humanitaire («Tout savoir sur l’art-thérapie», – 7e édition, Favre ed., Lausanne, 2000 et rééditions, p.10).
C’est une discipline à part entière comme l’orthophonie ou l’ergothérapie.
L’indication en art-thérapie est proposée par un médecin ou un responsable d’institution d’un commun accord avec les patients sensibles aux arts (musique, peinture, sculpture, danse, théâtre etc.).
Une compétence artistique du professionnel est obligatoire.
• L’art-thérapie traditionnelle est une psychothérapie à support artistique.
C’est une spécialité qui vient compléter un premier métier.
Exemple : psychothérapeute à médiation artistique ou éducateur spécialisé en accompagnement thérapeutique.
L’art-thérapie traditionnelle interprète tant l’activité, la production que le discours en rapport avec l’atelier d’art.
Etat des lieux
• Aujourd’hui, l’art-thérapie prend de plus en plus d’importance en France dans les secteurs sanitaires, médico-sociaux et éducatifs. De nombreuses facultés de médecine enseignent cette discipline.
Cependant, elle est souvent présentée à tort sous une forme de psychothérapie.
• A savoir : cette appellation d’art-thérapie (art-thérapie traditionnelle) permet à certains praticiens d’échapper au décret sur la psychothérapie (n°2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute).
Décret sur la psychothérapie – Mise à jour décret – Légifrance
• Il semble alors nécessaire d’indiquer que l’art-thérapie moderne répond aux règles tant scientifiques que déontologiques des activités paramédicales officielles.
L’art-thérapie moderne n’est en rien une psychothérapie.
• L’AFRATAPEM est à l’origine de l’art-thérapie moderne : discipline sous l’autorité médicale en lien avec les facultés de médecine (Tours, Grenoble, Lille-ICL). Elle représente aujourd’hui l’essentiel de la pratique de cette discipline (plus de 1 500 diplômés à ce jour).
Aujourd’hui, les responsables d’institutions et les médecins prescripteurs ne découvrent plus l’art-thérapie moderne dans le cadre de la prise en charge des patients. Les exigences actuelles sont centrées sur la confirmation du sérieux, de la compétence et de l’originalité du professionnel.
Cela se révèle généralement dans la nature et la qualité des protocoles de soins. Ceux-ci mettent en évidence tant la précision des objectifs thérapeutiques, l’adaptabilité des stratégies thérapeutiques que les modalités évaluatives et les qualités scientifiques de celles-ci.
Réflexes à avoir
• Il apparait donc que, sous un même intitulé « art-thérapie », se présentent deux approches professionnelles très différentes et la non précision de « moderne » ou « traditionnelle » génère souvent des confusions sur le terrain.
Les bons réflexes à avoir concernant :
la formation : être vigilant dans le choix d’une orientation et de son organisme de formation ainsi que de sa tutelle (faculté de médecine pour l’art-thérapie moderne et faculté de psychologie pour l’art-thérapie traditionnelle). La variation considérable des compétences métier selon les approches influe sur la détermination et l’application de la profession.
les équipes médicales/paramédicales, les patients : poser régulièrement le cadre thérapeutique (objectif, protocole de soin…) afin de bien positionner le professionnel dans l’équipe de soin,
les employeurs : présenter précisément le métier, le niveau d’étude, le titre certifié reconnu par l’Etat, le diplôme universitaire afin d’intégrer au mieux le poste au regard des conventions collectives et du code du travail.
• Nota : Ces deux approches de l’art-thérapie ne sont en aucune façon opposées, quelques fois complémentaires mais dans tous les cas elles doivent être pratiquées par des professionnels dûment qualifiés.
Québec – sur le chemin de l’art-thérapie moderne
•On connait la difficulté pour le modèle anglo-saxon d’entretenir la rivalité entre les psychothérapeutes et les art-thérapeutes. Le Québec sort de cette complexité avec une nouvelle loi.
• Nouveauté : la loi n° 21-2009 modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines pose très précisément les règles d’exercice de la psychothérapie. En appui à cette loi, le conseil national consultatif interprofessionnel mandaté par l’Etat, précise que l’art-thérapie n’est pas en elle-même une forme de psychothérapie et que les personnes ayant complété un programme universitaire en art-thérapie pourront pratiquer l’art-thérapie en tant que forme autonome d’intervention. Elles ont l’obligation de distinguer leur intervention de la psychothérapie tant sur le plan du code, de la méthode que des finalités.
Loi n°21-2009 – Québec
Documents et informations consultables
Repère métier (en pièce jointe)
Art-thérapie en France : état chiffré et commenté(en pièce jointe)
Code de déontologie art-thérapeutique
Actualités de l’art-thérapie et des art-thérapeutes sur FaceBook
Bibliographie
Décret sur la psychothérapie
Mise à jour décret – Légifrance
Loi n°21-2009 – Québec