Vidéovillage s’inscrit dans un quartier de Tours et l’on se demande pourquoi des commerçants présentent des vidéos d’art dans leurs vitrines. A l’image des vidéastes, les commerçants investissent, à leur manière, l’espace public et exploitent le potentiel de publicité de la petite place qu’ils font vivre quotidiennement. Avant de désigner une technique de commercialisation, le mot “publicité” s’accorde à un objet commun et visible par tous, lui-même acteur de sa propre monstration. Dans le quartier Blanqui, nos commerces entourent l’église et forment un bourg de village paisible, où tout le monde se connaît. Ce qui est rendu visible est la capacité de cette fédération informelle à créer un espace de socialité cousu par une certaine familiarité. Pour Vidéovillage, ils se sont accordés pour installer dans leurs vitrines, au milieu des produits qu’ils proposent, une fenêtre animée ouvrant sur un ailleurs, des moments particuliers décrits sans jugement, ni angélisme, ni revendication, de simples possibles usages de la rue.
La rue demeure un champ d’exploration artistique infini, continuellement en mutation. Ici, les artistes créent des images plastiques assumant une esthétique picturale : une route américaine dessinant une image minimaliste chez Jean-Michel Pancin ; des jeux de cadrage au travers des fenêtres de quelques murs encore debout pour Zhenchen Liu ; un point de vue unique et la surprise d’une composition se construisant comme par miracle avec la prière de Florence Lazar ; l’abstraction géométrique des parasols du Marché de pierre Grangé-Pradéras.
Dans le cadre de La Ville à l’état gazeux organisée par le pOlau.