Les paysages de Guillaume Mary procèdent du mémento. Ramassés à l’essentiel, les lieux dépeints s’y condensent en quelques détails marquants qui suffisent à en résumer le souvenir. Tout y prend une forme extrêmement concise. Les bâtis, ossatures fonctionnalistes encore abrégées en quelques élévations de façades. Le mobilier et les infrastructures urbaines, épures dont les contours incisifs détourent des plans volontiers laissés vides. Et la végétation encore, réduite à la géométrie laconique d’une topiaire ou à ces ramifications tout aussi sommaires de segments curvilignes résolument dénudés – la luxuriance de frondaisons se trouve figurée par endroits seulement, au moyen de larges masses sombres, rapides, liquides, envahissantes, fonds compacts et impénétrables d’où les arborescences schématiques viennent alors s’enlever en négatif, prenant des allures spectrales. Chaque fois, le référent se trouve ainsi ramené à l’épaisseur d’une feuille de décor de théâtre.
Extrait du texte écrit par Marion Delage de Luget à l’occasion de l’exposition Feu d’artifice diurne.
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