Didier Béquillard, San Sebastiano, sonore, 5’, 2018
Avec la réalisation de la vidéo « Attese » mon intention est de montrer la relation spatiale et temporelle qu’un détenu entretient depuis sa cellule avec le reste du bâtiment pénitentiaire. Le détenu est par le fait même de sa détention dans l’attente de sa libération, ainsi la perception sonore du « hors champ » lui fait anticiper les évènements à venir. Il a conscience de la spatialité de la prison et peut par l’analyse des sons entendus déduire précisément le lieu et la nature d’un événement. La reconstruction mentale de l’architecture de la prison par le détenu structure l’attente dans une temporalité qui se superpose à la succession des jours et des nuits.
Extrait :
Alix Delmas, DUST, sonore, 5’30 », 2015
Au 8ème étage d’un grand ensemble résidentiel, un homme, silhouette anonyme, dépoussière obsessionnellement son logement. Fenêtre grande ouverte, été comme hiver, tel Sisyphe, il poursuit méticuleusement et inlassablement sa tâche sans fin. Afin de capturer cette odyssée intérieure, durant plusieurs mois, Alix Delmas a choisi de positionner sa caméra à distance, sans interaction avec le sujet. Rythmée par le passage des saisons, cette œuvre photo-vidéographique d’Alix Delmas s’inscrit dans le cadre de sa recherche autour du corps, de l’espace et de l’intériorité, renvoyant ainsi chacun d’entre nous à ses propres interrogations. Cette vidéo a emporté le 1er prix Festival Périscope Maison Champagne en 2018 et le Arte Laguna Prize 2016 Video, Venezia.
Extrait :
Séverine Hubard et Julian d’Angiolillo. , El Tutor, muet, 10’, 2017
Des piquets soutiennent la croissance des arbres jusqu’à qu’ils s’effondrent.
Dans une salle d’attente, des plantes courent après un patient.
Un appareil orthopédique l’aidera à se lever. Qui est le Tuteur ?
Extrait : https://vimeo.com/275099955 (mot de passe: lasplantas)
Adrien Lefèbvre, Brandon, city bird caller, sonore, 4’33’’, 2016
C’est lors d’une résidence à Brandon City, au Canada, qu’Adrien Lefebvre réalise cette vidéo. On y découvre un panel de paysages étranges : périphérie de villes et nature, parkings déserts, aires de jeux. Tel un fil d’Ariane, ces lieux ont en point commun d’être accompagnés par des sons. Ces curieuses notes proviennent d’un « appeau ». On aperçoit un court instant, une indienne portant à sa bouche l’objet qui reproduit le chant des oiseaux. Véritable conversation improbable entre des paysages abandonnés, un oiseau absent et ce personnage d’un instant.
Extrait :
Barbara Noiret, L’esquisse du temps (Petit bourg), 6’19’’, 2017
La vidéo L’esquisse du temps (Petit Bourg) met en relation l’architecture du passé et du présent ; sur les ruines encore visibles du château de Petit Bourg, une des plus longues barres d’immeubles en Europe s’est imposée. J’ai collecté des images d’archives du château, et prélevé les mots, ressentis, et projections dans l’avenir des habitants de la Résidence du Parc, à partir d’entretiens menés avec Rolande Favrey-Beurthet, sociologue de l’urbain. Le film traite des bouleversements humains, sociaux et territoriaux de la ville et sensibilise les habitants à leur propre histoire. En interrogeant les dysfonctionnements quotidiens liés aux grands ensembles, l’esquisse du temps révèle ce qui a réussi entre l’utopie urbaine et la réalité actuelle.