Les textes proposés (de 1 000 à 2 000 mots maximum, notes incluses) peuvent être envoyés en format lettre US (.doc, .docx ou .rtf) à redaction@esse.ca avant le 10 janvier 2017. L’auteur est prié d’inclure, à même le texte, une courte notice biographique (30-50 mots), un résumé du texte (80-100 mots), ainsi que son adresse courriel et postale. Les propositions non afférentes aux dossiers (critiques, essais et analyses sur différents sujets en art actuel) sont aussi les bienvenues (dates de tombée : 1er septembre, 10 janvier et 1er avril de chaque année).
Prochain dossier : Féminismes
Symbole de l’émergence des études féministes dans le champ de l’histoire de l’art, l’article « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ? » de Linda Nochlin publié en 1971 soulignait de manière frappante en quoi la structure sexiste et patriarcale inhérente au monde et à l’histoire de l’art avait œuvré à exclure les femmes de la pratique artistique et à les effacer du discours sur l’art. Si aujourd’hui le nombre d’étudiantes dans les disciplines à vocation artistique dépasse en nombre celui de leurs homologues masculins et que les femmes sont de plus en plus nombreuses à choisir une carrière dans le monde de l’art (artistes, historiennes de l’art, commissaires, critiques, directrices de musées, etc.), force est de constater que leur sous-représentation est encore une réalité, du moins, dans les plus grandes institutions. À titre d’exemple, le collectif des Guerrilla Girls, auteur de la célébrissime affiche Do women have to be naked to get into the Met. Museum ? », célébrait cette année son 30e anniversaire en faisant le triste constat que les quatre grands musées new-yorkais (le Guggenheim, le Metropolitain, le Whitney et le Modern) affichaient encore aujourd’hui un pourcentage ridiculement bas d’expositions solo de femmes artistes. Le même constat s’impose dans la plupart des grandes villes occidentales, dont Londres qui ne présente aucune exposition solo d’artiste femme à la rentrée automnale (1).
À la lumière de cette situation, ce dossier s’intéresse aux rapports singuliers entre l’art et les féminismes. Dans la mesure où les pratiques artistiques et les recherches théoriques en art servent à penser le monde, ces dernières, loin d’être hermétiques, s’alimentent non seulement des luttes féministes actuelles, mais elles les nourrissent également en retour. C’est dans ce double mouvement que nous souhaitons aborder les enjeux artistiques et féministes actuels. Alors que le Canada s’apprête à mettre sur pied la Commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, afin de comprendre pourquoi, plus que tout autre groupe, les femmes des Premières Nations subissent des violences meurtrières, il ne fait plus de doute que le principe de regrouper toutes les femmes dans une catégorie unique ne peut concrètement tenir la route. Les relations de pouvoir et les motifs de stigmatisation liés notamment à la race, à l’orientation sexuelle, au sexe et à la classe sociale viennent, comme le stipule l’approche intersectionnelle, informer de manière différente l’expérience des femmes.
À l’heure où le débat sur le port du burkini fait rage en France et que les politiques, souvent conservatrices, ont recours au principe de l’égalité homme-femme pour restreindre de manière ciblée la liberté de certaines femmes et alimenter un discours raciste, ce dossier cherche à comprendre comment l’art se positionne vis-à-vis des enjeux féministes actuels. En tenant compte, d’une part, de la multiplicité des subjectivités et de l’hétérogénéité des femmes, et d’autre part, du fait que le mot féminisme fait encore réagir (certaines femmes préférant ne pas s’y référer), ce dossier souhaite faire connaître comment les multiples pratiques et les théories sur l’art participent à déconstruire les oppressions et les limites liées au genre. Quel est aujourd’hui l’apport des femmes (cisgenre comme transgenre) au milieu des arts visuels ? À partir d’où les femmes peuvent-elles œuvrer ? Leur travail s’exerce-t-il forcément à l’écart des espaces normatifs ? Si oui, les marges sont-elles inévitablement et uniquement des espaces secondaires ? Peuvent-elles aussi être des lieux de contestation et de création libre de tout diktat ? Quels sont les nouveaux combats et les nouvelles stratégies féministes ? Comment les pratiques artistiques actuelles questionnent-elles aujourd’hui les régimes hégémoniques de représentation ? Comment repenser les manières de discourir sur l’art et sur les enjeux liés au genre lorsque vient le temps de traiter des pratiques actuelles ?
NOTE
(1) Eddy Frankel, « Almost every major art exhibition this autumn in London is by a man, and that is total bullshit », Time Out London, 10 aout 2016, [En ligne] http://www.timeout.com/london/blog/almost-every-major-art-exhibition-this-autumn-in-london-is-by-aman-and-that-is-total-bullshit-says-art-editor-eddy-frankel-081016
POLITIQUE ÉDITORIALE
Chaque texte est soumis au comité de rédaction, qui se réserve le droit de l’accepter ou de le refuser. Les critères de sélection reposent sur la qualité de l’analyse et de la rédaction, la pertinence du texte dans le numéro en cours, de la pertinence du corpus d’œuvres et des artistes choisis. Un texte peut être refusé en raison d’un trop grand nombre de propositions pour le numéro dans lequel il est soumis. Un délai de 6 semaines est requis pour la sélection des textes. La décision du comité est sans appel.
L’auteur(e) s’engage à soumettre un texte inédit et original. À moins d’une entente contraire, le comité ne retient pas les textes étant sources possibles de conflits d’intérêts entre l’auteur et le sujet couvert (par exemple, les textes d’artistes sur leur propre pratique, les écrits par les commissaires d’expositions ou desdits événements ou par la galerie d’un artiste).
POLITIQUE DES DROITS D’AUTEUR
L’auteur(e) accorde à esse, pour une période de cinq (5) ans à compter de la date de signature du contrat, l’autorisation exclusive de publier son texte dans la revue esse arts + opinions.
Tout en demeurant titulaire des droits d’auteur, l’auteur(e) concède à esse, pour une période de dix (10) ans, une licence exclusive lui permettant de reproduire ou d’autoriser la reproduction dudit texte sur tous les supports, notamment sur papier (reprographies), acétates, micro-fiches, microfilms, électroniques (cédéroms, Internets, intranet, etc.) et ce, dans le monde entier.
En contrepartie de ces utilisations, esse versera à l’auteur(e), une fois l’an, 50 % des sommes nettes reçues pour le texte visé, ainsi qu’un rapport de la provenance des sommes.
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esse arts + opinions
Publiée trois fois l’an par les éditions esse, est une revue d’art actuel bilingue couvrant les diverses pratiques disciplinaires et interdisciplinaires (arts visuels, performance, vidéo, théâtre expérimental, cinéma d’auteur, musique et danse actuelles) et toutes formes d’interventions à caractère social, in situ ou performatif. Elle privilégie les analyses qui abordent l’art en relation avec le contexte (géographique, social, politique ou économique) dans lequel il s’inscrit. La revue souhaite offrir aux lecteurs un ouvrage d’actualité dans le domaine de l’art multidisciplinaire, un outil d’information, de communication et de recherche répondant à leurs besoins. Plus qu’un simple éditeur, esse tient à assurer une participation active dans le milieu de l’art. Les éditions esse organisent de façon ponctuelle des colloques sur l’art et en publient les actes dans des ouvrages bilingues distribués sur la scène internationale. Esse édite également une collection de timbres d’artistes (neuf tirages à ce jour) diffusée à la grandeur du Canada.
Historique
esse a été fondée à l’UQAM en 1984 par des étudiant(e)s de maîtrise en études des arts et s’est incorporée en organisme à but non lucratif en 1987. En 2002, une nouvelle direction, une révision en profondeur du fonctionnement administratif, un conseil d’administration et un comité de rédaction renouvelés ont revitalisé la revue. En 2004, un nouveau logo (reprise de la version du numéro 1) et un graphisme encore amélioré ont souligné les 20 ans d’existence de esse. En 2005, le numéro 52 remporte le Grand Prix ex aequo Grafika et la revue passe progressivement à la couleur. La même année, Esse un groupe de + en art change de dénomination sociale pour les éditions esse et publie son premier livre bilingue, Lieux et non-lieux de l’art actuel. En 2006, esse produit une première série de trois timbres d’artistes validés par Postes Canada. Une seconde série est éditée en 2008 puis une troisième en 2009, avec le soutien du Cirque du Soleil. Afin de demeurer compétitive dans le milieu de l’édition de magazines, la revue a révisé, en 2006, son graphisme et a reçu des prix décernés par le Magazine Applied Arts et le Magazine Coupe, et en 2007, elle reçoit à nouveau le prix Grafika. En 2007, la revue devient bilingue et élargit sa distribution sur les scènes canadienne anglaise et états-unienne. En 2008, Les éditions esse publient le livre L’indécidable, écarts et déplacements de l’art actuel. En 2009, esse célèbre son 25e anniversaire et, pour souligner l’événement, de nombreux projets sont réalisés dont la publication d’un numéro anniversaire en septembre (Trouble-fête/Killjoy) qui questionne le sens de la fête et ses dérivés. Ce numéro a d’ailleurs remporté un prix Grafika dans la catégorie Magazines. Un encan bénéfice, avec la participation de 32 artistes québécois et canadiens, a été l’occasion de produire la publication Vendu/sold. Regard sur la collection et le marché de l’art, réunissant neuf spécialistes du domaine. En 2010, esse fait parti des finalistes du Grand Prix 2009 du Conseil des Arts de Montréal.