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Du 13 Nov 2017 au 13 Mar 2018

Sauvage

41 Loir-et-Cher

Les discussions de la Chocolaterie. Un mardi par mois – saison 2017-2018

Organisé par :

INSA Centre Val de Loire, Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement 41, Ciné Fil, Studio Zef

« Je crois en la forêt, en la prairie, et en la nuit durant laquelle pousse le maïs. […] Je rêve d’une nature sauvage qu’aucune civilisation ne pourrait regarder en face […] L’espoir et l’avenir pour moi ne résident pas dans les pelouses
et les champs cultivés, ni non plus dans les villes et les cités, mais dans les marécages impénétrables et mouvants. »
(Henry D. Thoreau, 1843)

À mesure que les processus de civilisation humaine ont atteint le stade des regroupements et de vie sédentaire, les bêtes, les forêts et la nature autour d’eux sont devenus “sauvages”. Ce terme n’identifie pas une origine, il invente une altérité. En désignant les êtres vivants qui sont chez eux dans l’épaisseur des forêts, il offre une expression à des craintes aussi anciennes que fondatrices.
Aristote distinguait les humains, animaux sociaux qui vivent en cités, des êtres solitaires capables d’habiter les déserts. Il ajoutait que notre sociabilité nous démarque aussi des dieux.
Le sauvage, c’est l’inhumain que nous ne serions plus ; en domestiquant la nature vivante en nous et hors de nous, en domptant son énergie et ses ressources pour instaurer un monde conforme à nos désirs, nous l’aurions transformée sans retour.

Pourtant, le sauvage, ombre portée de nos rocades éclairées, de nos rues sécurisées et de nos supermarchés climatisés, n’a pas disparu.
Nous en avons besoin pour fabriquer, exploiter ou admirer les espaces naturels et construits qui nous entourent. Sous d’innombrables variations culturelles, les fictions du bon ou mauvais sauvage, de l’état de nature au mythe des origines perdues, n’en finissent pas de peupler nos rêves ou nos angoisses.

Outre la puissance imaginaire et poétique qu’il continue d’évoquer, de nombreux événements suggèrent la permanence, la hantise voire l’irruption du sauvage dans nos champs de vision et d’action. De quoi réveiller d’anciennes fascinations mais aussi susciter d’autres inquiétudes et éveiller de nouvelles dispositions à son égard.

La Chocolaterie ouvre ses portes pour accueillir des discussions publiques
accessibles à toutes et à tous, pour une nouvelle saison. Ces discussions,
gratuites et libres d’accès, ont lieu le mardi à 18h30 dans la salle de conférence de la Chocolaterie.

Elles sont organisées par l’École de la nature et du paysage (INSA Centre Val de Loire) en partenariat avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement 41, Ciné Fil et Studio Zef.

La projection de novembre

Braguino ou la communauté impossible
13 novembre 2017 – 20H30 au cinéma Les Lobis en partenariat avec Cinéfil
Dans la taïga sibérienne, à 700 km de toute présence humaine,
Sacha Braguine vit avec sa famille dans l’autarcie la plus complète.

La séance fera l’objet d’une discussion menée par l’École de la Nature et du Paysage de Blois, et Guillaume Weil, enseignant en Art plastique et membre de l’équipe de Ciné’fil.

La discussion de décembre

Naturel ou sauvage ?
20 décembre 2017 – 18H30
Revenons à des questions de vocabulaire…
Que signifient jardin, environnement, indigène, naturel ou sauvage ?
Une discussion entre Gilles Clément, jardinier, paysagiste, botaniste, entomologue, biologiste & deux enseignants de l’École de la nature et du paysage.

La discussion de janvier

Percevoir le sauvage
16 janvier 2018 – 18h30
A l’écoute du sauvage, de quelle manière les sons contribuent à décrire, connaître, reconnaître des lieux ? Que deviennent alors nos expériences sensibles ?
Une discussion entre Bernard Fort, compositeur et ornithologue, fondateur du Groupe Musiques Vivantes de Lyon, Bruno Marmiroli directeur du CAUE 41 & un enseignant de l’École de la nature et du paysage.

La discussion de février

Relativiser notre concept de nature
20 février 2018 – 18H30
Pour les indiens d’Amazonie, la nature n’existe pas ; on ne trouve aucun concept équivalent dans leur façon de penser le monde. Comment s’inspirer de l’animisme amazonien – où les plantes et les animaux sont considérés comme
des partenaires sociaux – pour enrichir notre regard sur notre environnement ?
Une tentative de réponse en bande dessinée.
Une discussion entre Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et philosophie de l’art, auteur de bande dessinée & deux enseignants de l’École de la nature et du paysage.

La discussion de mars

Aux bords du monde : explorations
13 mars 2018 – 18H30
Davantage que de simples voyages, certaines explorations, à la fois littéraires, documentaires ou scientifiques, nourrissent notre connaissance et notre imaginaire de la vie sauvage. Comment ces territoires réagissent aux
changements induits par les évolutions sociales et environnementales ?
Une discussion entre Anita Veiseth, paysagiste norvégienne, co-directrice de Verte Landskap Arkitektur, à Alta, Finmark, Léo Delafontaine, photographe français membre du collectif “France(s) territoire liquide” & un enseignant
de l’École de la nature et du paysage.