AAAR.FR est devenu devenir•art ! Ce site est conservé comme archive mais il n'évoluera plus.

Géolocalisation désactivée

Du 27 Sep au 29 Déc 2013

Vernissage : 27 Sep @ 16h00

Régis Feugère, Aurélia Frey, Anne Gourouben, Pierre Molinier

Catégorie :

36 Indre

Adresse :

Rue de l’Hospice Saint-Roch 36100 - Issoudun

Pierre Molinier
Dessins et photographies

Pierre Molinier (1900-1976) est peintre en bâtiment, à la tête d’une petite entreprise artisanale. Mais le dimanche depuis vingt-cinq ans, il pratique la vraie peinture, avec palette et chevalet sur le motif. Il est né avec le siècle et en 1955, par souci de reproduire ses tableaux, il s’initie à la photographie. On assiste alors à une double naissance : celle de l’artiste à l’image argentique, celle du photographe au travestissement. Les deux tendances se renforcent : la photo encourage le narcissisme et pousse au travestissement. Le travestissement incite aux progrès photographiques. L’ambition de cette exposition est de retracer l’itinéraire créatif de Molinier qui va du plus simple au plus sophistiqué, de l’autoportrait expérimental de 1955 à l’apothéose de Grande Mêlée. Ici, chaque tirage marque un jalon de cette trajectoire esthétique. Car cet autodidacte qui vécut à Bordeaux dans une pièce unique de 25 m² va réinventer tous les procédés de la photographie et imposer au monde ses canons personnels.

L’exposition présente un ensemble de 60 tirages photographiques et collages-montages, 23 dessins à la mine de plomb, ainsi que les livres issus de la bibliothèque du photographe.

Cette exposition a été réalisée à l’occasion de la coproduction par l’EPCC/BIP-TV du documentaire de création «Les jambes de Saint Pierre» de DominiqueRoland, Marmitafilms 2013.

Du 28 septembre au 29 décembre 2013.

Anne Gorouben
Corps sublimes, Corps difficile

Ces dernières années la question du corps s’est imposée à Anne Gorouben : Les corps aimés, les corps difficiles, les corps disparus. Les œuvres d’Emmaüs Sainte-Anne, 2000, du Samusocial de Paris, 2005, les 70 dessins issus du « Journal » de Franz Kafka, 2009, les portraits d’enfants malades pour le Pôle Mère-enfant de l’hôpital Dubos de Pontoise, 2003, ceux des habitants de Fougères, 2001, l’Hommage à Pina Bausch, aux corps sublimés et difficiles des danseurs, 2008, les divers portraits d’êtres aimés disparus depuis 1998, les anonymes qui parcourent ses tableaux, sont les éléments d’une même interrogation qui s’est approfondie dans sa relation avec les errants.

Peintures, dessins et lithographies sont présentés en relation avec les œuvres du musée, représentations de saint Roch, Gisant et Pleurants, dans les salles de l’ancien Hôtel-Dieu où Anne Gorouben poursuit sa réflexion en résonnance avec les lieux, Salle des femmes et Salle des hommes, qui étaient destinées à accueillir les pauvres, malades, mendiants, vieillards nécessiteux ou enfants abandonnés. Son regard humaniste, en empathie pour ces déshérités ou marginaux, questionne le rapport de notre société aux corps de nos contemporains.

Du 28 septembre au 29 décembre 2013.

Aurélia Frey
Variations

Mon projet photographique s’est développé dans le cadre de ma résidence au Musée de l’Hospice Saint-Roch de Décembre à Mars 2013.
Il s’inspire à la fois des Contes d’une grand-mère que George Sand racontait à ses petites filles et des Légendes Rustiques rassemblées par son fils Maurice. George Sand a mis par écrit ces récits oraux fantastiques pour les sauver de  » l’oubli qui marche vite « .
Ces récits d’un autre âge proposent une explication du monde basée sur l’irrationnel. Pour ce travail, j’ai choisi d’interpréter librement ces légendes et l’univers de l’écrivain. J’ai axé mes recherches sur le paysage et les intérieurs mystérieux semblables à cet étrange château de Pictordu, où s’animent, parmi les ruines, des statues douées de vie. J’ai cherché à créer une confusion entre réel et irréel, entre peinture et photographie de manière à faire revivre l’atmosphère surnaturelle des récits de George Sand. Mettre en réponse des images du passé avec celles du présent.

Variations est le titre que j’ai donné à cet ensemble d’images inspirées par ces textes. Chacune de ces photographies explore en effet l’état de ce qui varie, mais aussi la question de la modification, du changement, de l’écart, des passages d’un état à l’autre, des images différentes et au fond presque toujours similaires. Une variation sur un même thème, une modification du ton, de l’harmonie, du rythme autour d’une même ligne mélodique. Une petite musique qui s’obstine et s’accroche à la mémoire, des images qui en appellent d’autres, en lévitation, en suspension, des images qui échappent et créent une passerelle de moi vers les autres, d’ici vers là-bas, d’ici vers l’Ailleurs. La photographie est pour moi comme les mots d’un poème, d’un roman, d’un conte, des mots comme méditation, silence… A la fin de la lecture, s’il y a une fin, il ne reste que la résonance, l’émotion.
Aurélia Frey, 2013

Du 28 septembre au 29 décembre 2013.
Exposition réalisée suite à la résidence d’artiste à Issoudun en 2012-2013.

Site : www.aureliafrey.com

Régis Feugère
Tierra Incógnita

Par tous les moyens possibles franchir la frontière.
A la fin des années 30, des milliers de citoyens espagnols fuient l’avancée des troupes fascistes de Franco. L’Histoire retiendra cet évènement sous le nom de « La Retirada ».
Dans l’Indre et la région Centre ce sont des dizaines de camps d’accueil qui sont installés à la hâte. Dans des conditions plus que précaires ces réfugiés découvrent ce qui deviendra pour beaucoup leur pays d’adoption.

Plus de soixante ans après je suis parti sur les traces de cet évènement qui incarne la notion de « seuil « . Une notion que j’explore régulièrement dans mon travail. La Retirada est un seuil historique car la guerre civile espagnole fût à bien des égards un triste laboratoire d’essais pré-figurant la Seconde Guerre Mondiale. Un seuil géographique et humanitaire, aux résonances contemporaines, que des hommes, des femmes et des enfants dûrent franchir pour rester en vie.
Cette population dût se confronter à l’inconnu et risqua le tout pour le tout afin de pouvoir envisager un avenir. J’ai pris soin d’aborder ce travail sous l’angle de la suggestion car je tenais à interpeller les gens sur le fait que derrière des lieux et des bâtiments familiers une histoire tragique avait pu prendre place il n’y a pas si longtemps. Ainsi j’ai exploré Issoudun, Châteauroux, La Châtre, l’abbaye de Noirlac, Châteaufer, le Loiret, j’en ai rapporté des images volontairement énigmatiques qui offrent une exploration d’un territoire nouveau, mystérieux où l’inquiétude effleure la surface des photographies.
Régis Feugère, 2013

Du 28 septembre au 29 décembre 2013.
Exposition réalisée suite à la résidence d’artiste à Issoudun en 2013.

Site : www.regisfeugere.com