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Du 20 Juin au 20 Sep 2015

Promenades photographiques #11

Catégorie :

41 Loir-et-Cher

La nuit, je rêve ...

Adresse :

140 Faubourg Chartrain 41100 - Vendome

Le plus ancien, BRASSAÏ, et son univers de noctambule au Musée, la plus jeune, Lisa Boostani, au Manège.
Entre les deux un monde de rêve, de voyage et de désir, de peur et d’amour.
Dans les clairs et les obscurs que sont les paysages sans limites de ces nuits, il y a des corps, des villes, la campagne qui défile à travers les vitres d’un train en Orient.
Le marcheur, photographie de Richard Ballarian est image fixe et mouvante.
Le même répété, transformé, ombre dans le sillage de la silhouette fantomatique, plonge dans la ville redessinée.
Pénétrer en compagnie d’Alisa Resnik, les nuits à Berlin et Saint-Pétersbourg, univers d’un monde interlope, irréel, de sexe, de drogue et de fascination.
Traînant leurs guêtres dans les lumières de la nuit, les insomniaques perdent leurs repères.

Ici la nuit, le jour là-bas se lève et c’est l’aube qui approche et disperse les songes.
Rêve, réalité, rêve le jour, réalité troublante la nuit, rêve la nuit, sombres silences et solitude, quiétude du sommeil du juste.
Rêves d’enfants ou d’adultes, fantasmés. Douceur des bras enlaçant l’enfant endormi.
Mystère et fascination du secret et de l’intimité, calme nuit de peuples ensommeillés, à quoi rêvent-ils ?
À la tombée du jour, du crépuscule à l’aurore, de Paris à New York, de Tokyo à Vendôme, les photographes nous promènent.

Les grands peintres, photographes, cinéastes pourraient être évoqués en voyant les photographies de Jean-François Spricigo, d’Evgen Bavcar, et des auteurs réunis cette année. Si vous ne connaissez pas leur travail une idée naîtrait, avant tout il faut se dire que leur œuvre est grande et incomparable. Je préfère évoquer la littérature, rappeler les souvenirs d’odeur, de musicalité.
Comment ne pas citer les très beaux textes de Philippe Léotard et sa Drôle de Caroline, La Prose du transsibérien de Blaise Cendrars, entendre Patrick Watson ou Gaspard de la nuit de Maurice Ravel ?
2015 sera encore un beau moment partagé entre les auteurs et le public.

Nous serons sobres cette année, pas de cerise sur le gâteau, pas de bougies non plus pour ce dixième anniversaire des Promenades Photographiques.
En 2014 nous fêtions la dixième édition espérant que l’année suivante serait meilleure, dix ans… et pourtant toujours la même précarité.
Un budget en berne de 30%, des baisses de subventions annoncées pour les années à venir.
Par solidarité cette année, la plus grande majorité des photographes nous prêtent leurs expositions et le laboratoire Picto, fidèle partenaire, assure les tirages à un prix encore plus adapté à nos petits moyens.
Je leur suis infiniment reconnaissante.
Cette année se fera grâce à cette solidarité, mais c’est une situation
totalement anormale que je déplore.
Si les auteurs et les producteurs ne sont plus payés, il n’y aura plus de photographies, il n’y aura plus de témoignages, il n’y aura plus de laboratoires et alors il n’y aura plus de festival !

Le travail accompli par les Promenades Photographiques pendant dix ans a permis au quartier Rochambeau et en particulier au grand Manège de sortir d’une friche longue de près de 30 années. J’osais espérer pour sa réouverture qu’il accueillerait comme prévu la onzième édition des Promenades Photographiques et ses artistes.
C’était un rêve…

L’enracinement de notre manifestation est dû au travail et à la qualité humaine de toute une équipe soudée
pour que l’œil aiguisé des photographes nous ravisse encore et encore !
Pour que les Promenades Photographiques poursuivent à Vendôme ce qu’elles ont entrepris il y a dix ans, que le rêve de lendemains heureux soit réalité, parions que le message sera entendu.

Quand on proposa à Winston Churchill de couper dans le budget culture pour aider l’effort de guerre, il répondit tout simplement : « Mais alors pourquoi nous battons-nous ?»
Aujourd’hui cette citation est relayée sur tous les réseaux sociaux, dans les lieux culturels, les écoles d’art, les festivals, disons que la culture rend libre, qu’elle est vitale.
Faites en sorte qu’ils ne se soient pas battus pour rien !
La nuit sera donc notre fil conducteur, la nuit des poètes, la nuit des paumés.
La nuit théâtre de nos rêves ou de nos cauchemars, complice de nos errances intellectuelles, la nuit peut faire peur. Elle offre une échappatoire à ceux qui ne la fuient pas.
Elle anéantit ceux qui la redoutent.

Ce week-end d’ouverture se déroulera du 19 au 21 juin, solstice d’été, les nuits les plus courtes de l’année…

Odile Andrieu,
Directrice des Promenades Photographiques

Trouvez, en pièce jointe, le programme complet du festival.