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10 Mai 2014 @ 17h30

Enfance et poésie

Catégorie :

41 Loir-et-Cher

Alain Briand & Isabelle Rainjonneau, Vincent Debats, Sigo,

Adresse :

190 bis faubourg Chartrain 41100 - Vendôme

Ouverture de la Biennale ERYA à l’espace galerie d’E(co)tone :

UNE TRAGÉDIE ENFANTINE, À LA NAISSANCE DE L’IDENTITÉ

À l’origine de ce texte, il y a une question posée par Jean-Claude Gal du Théâtre du Pélican, celle de l’engagement de la jeunesse. J’aurais pu y répondre sous bien des angles :celui du politique, de l’amour, de la vie… Mais le problème de l’engagement m’a paru être aussi, et de façon primordiale, celui du mal. L’engagement demande l’indignation devant l’injustice, celle commise par d’autres ou qu’on porte en soi, la révolte devant la coupure qui nous condamne à la solitude et qu’on espère surmonter par la complicité d’un groupe, d’un vivre ensemble, ou dans l’amour.

Je voulais que cette interrogation plonge dans l’origine, à la naissance de notre culture, lavée de la tradition chrétienne, dans l’instant du mal comme souillure, folie, aveuglement d’un dieu pervers, démesure… Je me disais aussi que ce temps évoquerait le premier tribunal, la première condamnation de l’humain : OEdipe enquêtant sur lui-même sans le savoir et se déclarant coupable.

Le projet était bien celui d’une « tragédie enfantine », au sens grec du mot tragédie : la naissance de l’identité qui coïncide avec celle du mal lui-même.

L’engagement porte en lui un procès implicite, la condamnation d’un état de fait qu’on refuse, et la tragédie appelle elle aussi une mise en accusation. Je ne voyais donc pas comment éviter une forme de brutalité sur ce thème… les procès de l’enfant, des mondes aujourd’hui, de la famille, et, plus profondément, le retour inévitable du tragique : tragique de la naissance à soi et tragique du sempiternel renouveau de l’injustifiable, qui se dissimule même dans les plus grandes victoires, les plus belles réussites. Et peu importe comment ça se finit.

Je crois d’ailleurs que ça ne se termine pas si mal, du moins métaphoriquement. Car il s’agit d’une fuite, d’un départ qui est l’acceptation de la fêlure pour en faire autre chose, pour se l’approprier et essayer de la surmonter…

Dominique Richard
Après des études de philosophie, Dominique Richard (Fontenay-aux-Roses, 1965) reçoit une formation de comédien à l’école du Théâtre national de Strasbourg, puis il joue au théâtre et met en scène plusieurs textes. En 1998, il écrit et crée sa première pièce, pour enfants, Arakis et Narcisse, qui est publiée en 2002 dans la collection « Théâtrales Jeunesse » sous le titre Le Journal de Grosse Patate. celle-ci est sélectionnée en 2004, 2007 et 2013 par l’Éducation nationale comme oeuvre de référence pour le cycle 3 du primaire et inaugure un cycle d’écriture, « La Saga de Grosse Patate », qui met en scène les camarades de la petite fille ronde et douce : Les Saisons de Rosemarie (2004, sélectionnée en 2013 par l’Éducation nationale comme oeuvre de référence pour les collégiens), Les Ombres de Rémi (2005), Hubert aumiroir (2008, sélectionnée en 2013 par l’Éducation nationale comme oeuvre de référence pour les collégiens)et Les Cahiers de Rémi (2012).

Dominique Richard est aujourd’hui l’auteur d’une douzaine de pièces, la plupart pour jeunes publics. Elles abordent souvent la fantaisie et les mondes intérieurs de l’enfance et évoquent la difficulté de grandir. Dominique Richard s’engage régulièrement dans des projets d’animation autour de l’écriture, en direction de publics jeunes ou en difficulté. Depuis 2010, il est artiste associé du collectif Râ, Théâtre en chemin (Joué-lès-Tours), et membre fondateur d’E(co)tone atelier-galerie (Vendôme)

Vincent Debats, Fusain
Plasticien-scénographe. Formé à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg (promotion 1993, groupe XXVII) et à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duperré à Paris. Il est artiste associé du collectif Râ, Théâtre en chemin et également membre fondateur d’E(co)tone.

En tant que plasticien, il a participé à une vingtaine d’expositions en France et en Europe (Puls’art, Mon Oeil, salon du petit format, portes ouvertes des ateliers de Montreuil …) Plusieurs de ses oeuvres ont fait l’objet d’acquisition publique : un livre d’artiste acquis par la médiathèque de Joué-Lès-Tours. Exposition permanente de « Bonhomme » à la médiathèque de Viry-Châtillon. 8 livres d’artistes acquis par le Fond d’Art Contemporain de la ville de Montreuil. Illustrations du programme des rencontres de l’ARIA , direction Robin Renucci. Ses dessins illustrent toutes les pièces de Dominique Richard publiées par Les Editions Théâtrales jeunesses. Notamment LE JOURNAL DE GROSSE PATATE, LES SAISONS DE ROSEMARIE, HUBERT AU MIROIR, LES CAHIERS DE REMI. Nous présentons ici les dessins originaux des illustrations de L’ENFANT AUX CHEVEUX BLANCS, dernière parution de Dominique Richard.

Laure Abouaf
Artiste photographe depuis 2004

Projection collective Galerie L’Abat-Jour pour la Fête des Lumières, Lyon, 2013.

lauréate 2ème prix, concours Imagnez Maintenant, concours à l’initiative de Mr Martin Hirsch, ministère de la Jeunesse et des Solidarités et du Conseil à la création artistique, 2010.

Le sable de Djerba
« à l’image d’un voile de sable, photographie de Djerba La Douce qui accueillit la première l’idéologie d’un tourisme devenu de masse »
L. Abouaf

En attendant

ISABELLE RINJONNEAU & ALAIN BRIAND [Relieurs-doreurs]

« LEGO EN FAITE »

Vivent et travaillent à Tours

Depuis 2007, Isabelle Rainjonneau et Alain Briand travaillent ensemble ; Isabelle est coordinatrice de l’association biblioface&cie, dont l’objet est de promouvoir les Arts du livre par des cours et des ateliers de reliure, dans le cadre de salons du livre, de festivals, d’expositions et en milieu scolaire et à leur atelier. Et par l’édition de livres-objets et de livres d’artistes.

Ils participent à de nombreux salons notamment « Délires de livres » à Chartres (2013) avec un livre marguerite.

« Le premier livre de la série des « LEGO en faîte » est né à l’occasion d’une exposition de livres-objets à Chartres, « Délires de livres », en 2007, dont le thème était, cette année-là, le « je »… ou le « jeu ». Très vite nous est venu l’idée de jouer sur cette double interprétation possible, de l’ego et du lego, jeu de construction de notre enfance. Sans oublier la signification première du mot latin « lego » – lire ! Ensuite, s’est imposée l’idée d’une double couverture, l’une constituée par deux plats réalisés avec des plaques en lego, l’autre par une toiture en pièces lego démontable, ce qui nous a amenés à concevoir les premiers livres-maisons, cousus et reliés dans les règles de l’art. A l’intérieur sont imprimés au fil des pages le plan et les différentes vues correspondant à chaque modèle construit sur la couverture, ainsi que les lettres du mot LEGO, dans les couleurs de base des premières briques – rouge, jaune, bleu et noir – celles des années 60-70.Pour ce faire, nous avons mis au point un procédé d’impression manuelle « à la brique », que nous avons nommé la « legotypie ». Puis, nous avons imaginé un livre-roulotte, au format accordéon, en hommage aux saltimbanques, forains et aux Roms, et créé une série de roulottes de cirque, la ménagerie. Du « faîte » du toit, nous avons glissé vers la « fête » et le film « Jour de fête » de Jacques Tati, cher à notre cœur, dans lequel les forains apportent avec eux, le temps d’un jour, au village gris de Sainte-sévère sur Indre, la fantaisie, l’insouciance et la couleur. »

Alain Briand

« Depuis l’enfance, je suis animée par deux passions, celle des livres – qui constituent pour moi une nourriture essentielle à mon équilibre – et celle des arts plastiques, avec une prédilection pour la couleur et l’architecture. Ma formation de bibliothécaire m’introduit dans l’univers de la bande dessinée et celui des livres pour la jeunesse. Ma pratique de la reliure, professionnelle et quotidienne depuis sept ans, me permet d’associer enfin mes deux passions dans la création de livres-objets, imprégnés de l’imaginaire de l’enfance, de mon enfance dans les années 60-70, ainsi que de mon amour pour les mots, avec lesquels je prends un immense plaisir à jouer. »

Isabelle Rainjonneau

SIGO [Plasticienne-scénographe]

Après une formation de sculpteur aux Beaux-Arts de Paris de 1985 à 1989, Sigolène de Chassy s’installe à Madrid. Elle expose en Espagne, en Norvège et poursuit ses voyages dont certains carnets feront l’objet de publications.

Son intérêt pour le théâtre et la scénographie la conduit à l’Ecole Supérieure du Théâtre National de Strasbourg. Promotion 1995. À sa sortie, elle est chargée de cours de scénographie à l’Université américaine de Stanford-( Californie). De retour en France, elle est l’assistante du scénographe Nicky Rieti et collabore avec de nombreux metteurs en scène dont Joël Jouanneau, Bernard Sobel, Catherine Anne, Chistophe Huysman, Côme de Bellescize.

Parallèlement, elle pratique la mise en scène, s’aventure avec le cirque, se forme à la gravure et aux matériaux de synthèse. Son installation dans un atelier dans l’Est parisien lui permet de développer plus amplement sa pratique artistique. Elle participe à Lil’art, portes ouvertes des ateliers des Lilas et de l’est parisien. > En mai 2012, Sigo accueille les artistes du collectif L’Un dans l’autreen résidence dans son atelier des lilas. Dorénavant, scénographie, installation, sculpture, peinture et gravure se côtoient et se nourrissent mutuellement.

«Le sujet humain m’occupe en chair et en os. Le sourire d’un visage contient le rictus d’un crâne. Les masques de chair sont en joie, en amour et en douleur, reste le crâne :dialogue intense de la sculpture et de la mort. J’aime le bison pariétal, le profil de Néfertiti, la grâce de Raphaël, les chairs de Bacon, les regards de Munch, les crânes de Basquiat, les figures de Marlène Dumas, la fraîcheur d’Hockney, l’engagement du pop, le lyrisme de Richier, les paysages de Doig, les déchirés de Villeglé, les combines de Rauschenberg… Je crois à la puissance du dialogue que l’artiste entretient avec l’art, j’aime l’art dans toute sa traversée »

Sigo